Ces idées reçues sur les Ehpad qu'il ne faut plus croire

Les Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) ont vu leur image se dégrader. Coût élevé, conditions de vie déplorables ou encore solitude, de nombreuses idées reçues circulent à leur sujet.

Certaines de ces critiques se sont révélées fondées, comme l’a montré Victor Castanet dans son enquête paru en 2022, qui a dénoncé de graves dysfonctionnements. Afin d’approfondir ces perceptions et de démystifier certains préjugés, nous avons échangé avec Joachim Tavarez, ancien directeur d’EHPAD et fondateur de Papyhappy, une plateforme permettant d'évaluer divers critères pour choisir l'établissement qui leur convient le mieux.

Planet : l’une des premières idées reçues est que tous les EHPAD se ressemblent. Qu’en pensez-vous ?

Joachim Tavarez : C’est totalement faux. Comme pour des hôtels ou des restaurants, chaque EHPAD est différent. Certaines structures peuvent avoir des similitudes, surtout si elles appartiennent à un même groupe ou sont situées dans la même région, mais ce qui fait réellement la différence, c’est l’équipe humaine. Ce sont les personnes qui y travaillent qui influencent l’ambiance et la qualité de vie des résidents.

Un autre point qui revient souvent, c’est le coût élevé des EHPAD. Est-ce forcément inaccessible pour la majorité des gens ?

Joachim Tavarez : Le prix d'un EHPAD peut beaucoup varier, entre 1 800 et plus de 7 000 euros par mois. Cependant, il faut relativiser, pour environ 100 euros par jour, cela inclut la nourriture, le logement et un accompagnement 24h/24.

Cela reste effectivement élevé, notamment pour les personnes qui perçoivent une petite retraite, mais il existe des aides. Par exemple, l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et l’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH) qui permettent de réduire ces frais.

On dit aussi que les EHPAD sont réservés aux personnes très dépendantes. Est-ce toujours le cas ?

Joachim Tavarez : Cela a beaucoup évolué. Il y a une dizaine d’années, on voyait encore des résidents relativement autonomes, certains possédaient même encore leur voiture. Aujourd’hui, les personnes intègrent les EHPAD de plus en plus tard, souvent avec un niveau de dépendance très élevé, car d’autres solutions d’hébergement existent désormais, comme les résidences services ou la colocation senior. Le profil des résidents a donc changé.

Certaines personnes craignent de s’ennuyer en EHPAD. Est-ce une réalité ?

Joachim Tavarez : C’est une idée qui revient régulièrement, mais dans la réalité, les EHPAD organisent de nombreuses activités pour leurs résidents. Cependant, il est vrai qu’en entrant en dans ce type d'établissement, on perd une partie de son autonomie, surtout en termes de gestion du quotidien.

Le rythme de vie est la plupart du temps structuré autour des repas et des soins, ce qui peut donner cette impression de "prison" pour certains. Mais il est important de souligner que pour de nombreuses personnes, vivre en collectivité peut être bénéfique, car cela brise l’isolement.