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D'après un article publié dans un hebdomadaire italien et repris par TF1, les Français seraient les champions du monde d'une "mauvaise habitude". Et contrairement à ce que l'on peut penser sur les clichés qui nous collent à la peau, il ne s'agit pas de râler ou d'être peu aimable. Alors, de quoi sommes-nous les numéro un ?
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Les Français, plus particulièrement les Parisiens, ont la réputation internationale d'être râleurs, de mauvaise humeur voire carrément pas aimables. Les Italiens, d'après un article publié dans l'hebdomadaire Specchio (le supplément dominical du très sérieux quotidien La Stampa), nous auraient trouvé une nouvelle tare. Que nous préférons qualifier de "mauvaises habitude."

Reprise et traduite par Courrier International, cette nouvelle a fait l'objet d'une chronique de Benjamin Muller dans l'émission Bonjour ! La Matinale TF1. On y apprend que l'écrivain transalpin Alberto Mattioli désigne les Français comme les champions du monde du commérage. A tel point qu'il estime que les ragots ont été élevés "au rang d'art" dans notre pays.

Les Français champions du monde des ragots : une bonne chose ?

C'est en tout cas l'avis du chroniqueur : "si on arrêtait de parler des autres, on ne parlerait plus de rien" affirme-t-il. Il cite même l'actrice Audrey Hepburn pour étayer son propos : "personne ne contribue davantage à la conversation dans une soirée que les absents." Qui peut dire sans hésiter que la star britannique de My Fair Lady avait tort ?

Ce à quoi Bruce Toussaint, l'animateur principal, lui rétorque qu'il peut certes être plaisant de parler des autres, mais qu'il est sans doute moins réjouissant que ce soient les autres qui parlent de nous, dans notre dos.

Que nenni ! Benjamin Muller embraye sur une autre citation, d'un second britannique (l'Irlande faisait alors partie du Royaume-Uni), l'écrivain Oscar Wilde : "il n’y a qu’une chose au monde qui soit pire que d’être l’objet de toutes les conversations, c’est de n’être l’objet d’aucune." Là encore, quel argument opposer à l'illustre auteur du Portrait de Dorian Gray ?

Pour finir de nous convaincre, Benjamin Muller termine par une citation fleurie d'un autre britannique légendaire, Sir Winston Churchill : "ceux qui médisent dans mon dos, mon cul les contemplent".

Nous consacrons 52 minutes par jour aux potins et ragots

Mais nous commérons sans doute un peu trop, voire beaucoup trop... Alberto Mattioli n'a pas écrit son article sans source fiable. Elle provient d'une étude publiée dans la revue spécialisée Social Psychological and Personality Science, on ne peut plus crédible.

Celle-ci révèle que chaque Français passe en moyenne 52 minutes par jour à "échanger des ragots" et bien évidemment, le plus souvent médisants ! Il y aurait une explication à cela.

Au micro d'Europe 1, Sylvie Chokron, neuropsychologue et directrice de recherche au CNRS, expliquait en mars dernier qu'une "psychiatre s'est rendu compte qu'échanger des potins va libérer de l'ocytocine, qui est l'hormone de l'attachement, du coup de foudre."

Les ragots créateurs de lien social... au bureau ?

TF1 reprend l'hypothèse selon laquelle les ragots seraient vecteurs de lien social. Et citent Elena Martinescu, associée de recherche à la Vrije Universiteit Amsterdam, s'adressant à la BBC : "selon la théorie de l'évolution, les humains ont développé le commérage afin de faciliter la coopération dans un groupe."

Ragots, potins, commérages... Un lieu s'y prête particulièrement d'après une étude de l'IFOP datant de 2023 : le bureau. Les chiffres sont parlants, sans mauvais jeu de mots, puisque 69 % ses employés considèrent que ce sont leurs sujets de discussion favoris, et même 75 % des managers !