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Claire Boulanger (nom d'usage), 50 ans, est cadre comptable dans le 8ᵉ arrondissement de Paris et vit seule. À partir de 2018, elle connait "beaucoup d'hémorragies" vaginales, à intervalle irrégulier. "J'ai décidé d'en parler à ma gynécologue" et à partir de ce moment-là, tout s'enchaine pour la quinquagénaire. Elle réalise des examens médicaux complets, avec des IRM et un scanner abdomino-pelvien. En plein doute, elle consulte plusieurs professionnels de santé pour comprendre réellement ce qu'il se passe à l'intérieur de son corps. Rapidement, c'est la désillusion.
Une opération à très haut risque
Elle apprend que son utérus est rempli de fibromes et que l'un d'entre eux "est monté dans une veine qui est donc bouchée". Placée sous anticoagulant et hospitalisée pour une courte période, elle risque la formation d'un caillot de sang susceptible d'atteindre son cœur ou son cerveau. Une opération est possible, "mais le personnel hospitalier m'indique qu'il s'agit d'une opération morbide", avec un risque élevé de ne pas revoir la lumière du jour.
Après une période de réflexion, elle décide finalement de se faire opérer : "c'était ça où je pouvais partir n'importe quand". En septembre 2024, Claire est opérée avec succès, se fait retirer l'utérus et profite de ses 5 semaines d'arrêt maladie pour reprendre des forces. À la fin de l'opération, la chirurgienne lui a avoué "ne jamais avoir vu ça" tant les fibromes étaient présents.
Résidant seule dans un studio à Paris, elle nous raconte comment elle a perçu cette épreuve désormais en partie derrière elle.
"Psychologiquement, ce n'est pas simple"
"Si ma famille était présente pour me soutenir, le fait d'habiter seule m'a conduit à devoir anticiper cette opération par mes propres moyens. Psychologiquement, ce n'est pas simple, tu dois penser à tout sans exception. Quand on est deux, c'est beaucoup plus facile, tu peux te reposer sur quelqu'un d'autre". Mais traverser cette opération en vivant seule a également amené Claire à devoir anticiper le coût de l'opération, qui s'élève à 1500 euros et qui n'est remboursé qu'en partie. Elle nous raconte cette étape financière qu'elle a dû relever.
Une opération couteuse avec un grand reste à charge
Sur les 1500 euros que Claire a dû payer à sa chirurgienne et à son médecin anesthésiste, elle obtiendra une prise en charge de 730 euros, avec donc un reste à charge de plus de 50 % (770 euros). "Ça me choque parce que c'est une somme très importante. Je n'ai jamais déboursé 1500 euros comme ça d'un coup" nous explique-t-elle. "Quand on est seul, non seulement on est bien taxé au niveau des impôts, mais on a du mal à mettre de côté".
Claire nous confirme par ailleurs qu'elle a volontairement reculé la date de son opération, justement pour des raisons financières : "J'ai demandé à la chirurgienne d'attendre un petit peu parce que je ne pouvais pas lui sortir 1500 euros comme ça". Mais cette cadre comptable le reconnait : avec un salaire plus bas ou dans une situation de précarité, elle n'aurait pas pu se permettre de faire l'opération, une situation qu'elle dénonce.
Une opération plus accessible pour les cadres que pour la classe moyenne ?
"Je pense qu'en fonction du salaire de chacun, on n'a pas tous accès aux soins. J'ai dû avancer la somme, et aujourd'hui encore, la sécurité sociale ne m'a pas encore remboursée. C'est quelque chose que tout le monde ne peut pas se permettre". Néanmoins, il est important de préciser que Claire a privilégié une clinique privée pour son opération. "Il est possible que dans un établissement public, le reste à charge soit inférieur et donc plus accessible" reconnait-elle.
Elle regrette par ailleurs la manière dont l'hôpital public l'a accueillie et rassurée : "Si j'ai été en clinique privée, c'est parce qu'à l'hôpital, je n'avais pas eu le droit à une expertise claire et précise. Je me suis immédiatement senti rassuré quand la chirurgienne de la clinique m'a vraiment expliquée en détail l'opération et était disponible pour la moindre inquiétude et c'est la raison pour laquelle j'ai été là-bas" affirme Claire.
Aujourd'hui, elle invite toutes les femmes à consulter un professionnel de santé au moindre symptôme anormal, comme elle a pu vivre en 2018. "Renseignez-vous auprès du corps médical, faites-vous accompagner. Si vous ne comprenez pas quelque chose, prenez votre temps et cherchez à être rassurée".