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Créée en 1950, la Fédération française de naturisme (FFN) ne cesse de le répéter : "Naturisme, vivre vraiment, maintenant !". La pratique de la nudité en public y est défendue comme un retour aux sources. Pour Daniel Bandry, vice-président de l'amicale de la plage naturiste des Vieux Salins et conseiller de l’union régionale naturiste PACA-Corse, "nu : il n’y a ni patron, ni ouvrier ! Les classes sociales sont gommées."
Ce mode de vie séduirait de plus en plus de Français. "Dans une société à la recherche d’une vie plus saine, moins consumériste, plus en adéquation avec la nature, le naturisme connait depuis plusieurs années un renouveau sans précédent", peut-on lire sur le site de la FFN.
Naturisme : 11 millions de Français sont prêts à essayer
Rien d’étonnant pour le vice-président de l'amicale des Vieux Salins : "La France est la première destination touristique naturiste au monde !" En effet, chaque année, 4,7 millions de naturistes passent leurs vacances dans l’Hexagone, 60% viennent de l’étranger. Et pour cause : la France offre la plus importante capacité d’hébergement naturiste d’Europe, avec près de 368 espaces autorisés, dont 150 campings et centres de vacances.
D’après la Fédération, 2,1 millions de français sont des pratiquants réguliers de la nudité en commun. Pour Daniel Bandry, ces chiffres peuvent même monter à "5-6 millions de personnes qui pratiquent chez eux sans le déclarer." Selon un sondage IFOP de 2015, mené pour le Cluster Tourisme et Naturisme d’Atout France, 11 millions de Français se disent prêts à en faire l’expérience.
Par où commencer ? Que faut-il savoir avant de se lancer ? Réponses avec Daniel Bandry, vice-président de l'amicale des Vieux Salins.
Naturisme : une pratique addictive
"En 1965, je travaillais dans l’entreprise Sud-aviation à Cannes. Notre bureau donnait sur la plage et un de mes collègues m’a dit que sur l’île du Levant tout le monde se promenait nu. Je m’y suis rendu par curiosité. Ma femme n’était pas très à l’aise, mais après avoir discuté avec une naturiste, elle a changé d’avis. Au bout d’une heure on se baignait nus !"
Comme Daniel Bandry, beaucoup de Français se mettent au naturisme pendant leurs vacances ou s’y adonnent dans le secret de leur foyer. "Je suis résident au Camping naturiste Verdon Provence : j’y ai une caravane à l’année. J’y vais quand je peux, dès qu’il fait beau. Et puis, chez soi, quand il fait chaud, on n’a pas besoin de vêtement !"
Depuis ce jour de 1965, Daniel Brandy, 82 ans, n’a jamais arrêté : "Tout me plait dans le naturisme. Je ne pourrais pas vivre sans." La nudité en devient presque addictive. "Quand on passe des vacances en Centre, tout nu pendant une semaine, on a du mal à se rhabiller pour faire ses courses."
D’après le vice-président de l'amicale des Vieux Salins, les idées reçues et les tabous de la société expliqueraient en grande partie le petit nombre de naturistes autoproclamés. "Je n’en parle pas avec ma famille, mes frères et sœurs. Je pratique avec ma nouvelle compagne. Ma fille en faisait enfant avec nous. Mais, une fois adolescente, ça faisait jaser ses copains. Elle a définitivement arrêté depuis qu’elle est avec son mari." Pourquoi le naturisme souffre-t-il encore d’une si mauvaise presse ?
Naturisme : des clichés qui ont la peau dure
Lorsque l’on demande à Daniel Brandy quelles sont les pires idées reçues sur le naturisme, toutes sortes de mots reviennent, notamment "impudique". "On est souvent plus pudiques que les "textiles"[ndlr. Nom donné par les naturistes aux non-pratiquants]. Il n’y a pas de volonté d’aguicher, là où certains vêtements peuvent en avoir une."
Autre erreur fréquente : la confusion entre naturisme et exhibitionnisme. "La FFN s’est battue pour séparer les deux. Avant la loi était ambiguë. Des gens que je connais ont été attaqués pour exhibitionnisme : des personnes malintentionnées se cachaient et les dénonçaient. A mon époque, on allait se baigner avec notre slip de bain sur la tête pour qu’on puisse l’enfiler immédiatement en sortant de l’eau. Parfois, quelqu’un faisait le guet comme dans Le gendarme de Saint-Tropez."
Daniel Brandy milite contre tous les clichés et aimerait voir la pratique se démocratiser davantage. "Les gens intéressés s’inquiètent d’être embêtés par des voyeurs. Surtout les jeunes femmes. On leur conseille d’aller sur une plage étiquetée naturiste, plus encadrée et familiale. Avec mon amicale, par exemple, on est prêt à virer tous ceux qui ne sont pas nets sur notre plage !"
"Quand je présente mon association, je pars souvent avec une nouvelle adhésion !", conclut Daniel Brandy avec un grand sourire.