De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Je suis devenue comédienne à 70 ans : un quotidien originellement bien éloigné de mes aspirations artistique
- 2 - Je suis devenue comédienne à 70 ans : c’est aussi en l’honneur de Charles que j’ai dépassé mes peurs et que je vis mon rêve pleinement aujourd’hui
- 3 - Je suis devenue comédienne à 70 ans : ma particularité ? Le violet !
- 4 - Je suis devenue comédienne à 70 ans : il n’y a pas d’âge pour réussir sa deuxième vie !
Je suis devenue comédienne à 70 ans : un quotidien originellement bien éloigné de mes aspirations artistique
Depuis ma plus tendre enfance, je rêvais secrètement de devenir comédienne. Je souhaitais inconsciemment m’échapper d’un milieu familial difficile, où l’amour parental était quasi inexistant. Adolescente, je m’imaginais alors des tas de scénarios, en prenant le rôle de mes idoles de l’époque comme Brigitte Bardot. Bref, je me faisais un cinéma à moi toute seule, dans l’espoir certainement de recevoir l’affection de mon public et de mes fans imaginaires. Jamais je n’aurai pensé que les plateaux de tournage deviendraient un jour ma réalité. Et pourtant, ma deuxième vie a commencé à 70 ans !
A lire aussi : TÉMOIGNAGE – "Je n’étais pas jaloux en l’entendant feuler" : je suis libertin et j'assume
Très jeune, j’ai dû entrer dans la vie active. Dès l’obtention de mon certificat d’études, à 14 ans, j’ai commencé à travailler : vendeuse, secrétaire, sténodactylographe… et je n’ai jamais vraiment arrêté. À 22 ans, je rencontre mon futur mari, Charles, le grand amour de ma vie, avec qui j’ai vécu une véritable idylle pendant 44 ans. Aimant et très protecteur, nous avons toujours tout fait ensemble. Nous étions commerçants et je n’ai jamais osé lui dire que je rêvais de 7ᵉ art. Avant de mourir, mon mari, qui s’inquiétait toujours pour moi, m’a demandé ce que j’allais bien pouvoir faire lorsqu’il ne serait plus là.
Je suis devenue comédienne à 70 ans : c’est aussi en l’honneur de Charles que j’ai dépassé mes peurs et que je vis mon rêve pleinement aujourd’hui
À la disparition de Charles, en 2008, j’étais dévastée. Je ne savais vraiment pas comment remonter la pente. Me trouvant très photogénique, une amie m’a conseillée de faire de la figuration. Et pourquoi pas ? J’ai commencé par effectuer un shooting avec un photographe professionnel, et j’y suis allée "au culot" comme on dit. J’ai noté le nom d’un directeur de casting sur le générique d’un film que je regardais à la télé, Gérard Moulévrier. Aussitôt, je tapais son nom sur Internet. Par chance, son mail professionnel apparaissait sur son site. Je lui ai donc envoyé ma candidature. Il m’a alors orientée vers la personne en charge du recrutement des figurants pour le film "Turf". C’est ainsi que j’ai commencé à tourner le 23 août 2011. Depuis cette date, je n’ai pas arrêté : figurations dans de nombreux longs métrages, petits rôles dans des web séries étudiantes, clips, pubs… Aujourd’hui, j’avoisine les 200 tournages !
Je suis devenue comédienne à 70 ans : ma particularité ? Le violet !
Très coquette et élégante, je suis aussi toujours vêtue de ma couleur préférée, le violet. C’est aussi un peu grâce à cette distinction qu'on m'a remarquée. D’ailleurs, je dois mon surnom dans le métier, "Miss Purple", à Bruno Solo, rencontré sur un plateau. Pour réussir, il faut savoir se démarquer tout en étant volontaire. Je suis fière de mon parcours. Sans aucune aide et connaissance, je suis parvenue à réaliser mon rêve. Ma curiosité et ma débrouillardise m’ont permis de me constituer un réseau professionnel. Je suis très présente sur les réseaux sociaux. Ils constituent mon principal outil de travail. Je suis inscrite sur différents groupes et sites de casting, et parcours Paris plusieurs fois par semaine pour tenter ma chance dans différents projets.
Je suis devenue comédienne à 70 ans : il n’y a pas d’âge pour réussir sa deuxième vie !
Par mon témoignage, je souhaite prouver qu’après 70 ans on peut encore faire des tas de choses et réaliser ses rêves, quels qu’ils soient. Si la santé le permet, il faut s’en donner les moyens. De belles rencontres en découleront, et vous détourneront de l’isolement. J’ai la chance d’avoir pu écrire ma biographie avec l’aide de l’auteur Didier Celiset, "Miss Purple, et alors !" et je monte cette année pour la 1ère fois sur scène - oui à 77 ans – avec mon partenaire Deen Abboud, dans une comédie théâtrale écrite par Régis le Guigot qui m’est dédiée, "Miss Purple se lâche". Alors, pourquoi pas vous ?
Propos recueillis par Nantcy Leone