
Quatre mois après le verdict du procès des viols de Mazan, l’ancienne maison de Dominique et Gisèle Pelicot laisse une cicatrice dans le cœur des habitants due ce village du Vaucluse.
Les mutuelles santé veulent durcir les conditions de remboursement. Selon les récentes déclarations d'Éric Chenut, président de la Mutualité française, dans un entretien accordé aux Échos, les complémentaires pourraient prochainement revoir à la baisse le niveau de remboursement de certains équipements de santé.
Face à une “pseudo-gratuité” qui aurait encouragé la surconsommation, la Mutualité française propose d’allonger les délais de renouvellement. Les lunettes ne seraient plus remboursées qu’une fois tous les trois ans, contre deux actuellement. Quant aux appareils auditifs, ils ne seraient pris en charge qu’une fois tous les cinq ans, contre quatre aujourd’hui.
Cette mesure viserait à responsabiliser les assurés, en leur faisant prendre conscience du coût réel des soins. Une logique qui, selon Eric Chenut, “permettrait de préserver le modèle mutualiste tout en évitant de faire peser davantage sur les cotisations.”
Au-delà des équipements, les contrats dits “responsables et solidaires” pourraient évoluer. Ce type de contrat, qui bénéficie d’avantages fiscaux, est aujourd’hui largement répandu parmi les assurés. Il impose aux mutuelles un certain nombre d’obligations de remboursement, notamment sur les lunettes, les soins dentaires ou encore les prothèses auditives. Mais pour la Mutualité française, ces garanties doivent être recentrées sur les soins dits “essentiels”.
Concrètement, cela pourrait se traduire par une diminution des montants remboursés. La monture de lunettes ne serait plus prise en charge à hauteur de 100 euros, mais plafonnée à 30 euros, comme le rapporte Capital.
Selon les dernières données de la DREES (la direction statistique des ministères sociaux), les dépenses de santé ont bondi de 20 % entre 2019 et 2023. Elles représentent aujourd’hui 11,5 % du produit intérieur brut (PIB), contre 11,2 % quatre ans plus tôt. Une croissance plus rapide que celle de la richesse produite, qui met sous pression tout le système de santé, y compris les complémentaires.
La réforme “100 % Santé”, entrée en vigueur en 2021, a permis un accès facilité à certains soins, en particulier dans les domaines de l’optique, du dentaire et de l’audioprothèse. Mais elle a également fait grimper les dépenses des mutuelles, notamment à cause de la hausse du taux d’équipement en audioprothèses.
D’ici quelques jours, des propositions communes aux mutuelles mutualistes et aux assureurs privés devraient être transmises au gouvernement. Pour les seniors, qui sont souvent les premiers concernés par ces équipements, les conditions de remboursement pourraient bientôt évoluer et leur budget santé pourrait grimper.