"Qu'ils se démerdent entre eux !" : comment Macron a cédé face à BarnierIllustrationabacapress
Emmanuel Macron aurait peu goûté le fait de ne pouvoir choisir lui-même les ministres qui composent le nouveau gouvernement, le Premier d'entre eux Michel Barnier n'ayant "rien lâché". Pour la première fois depuis 2017, le président n'est plus en mesure de tout contrôler et s'en agace.
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Dans une chronique consacrée à la période difficile que traverse Emmanuel Macron, Le Point révèle que le président de la république a dû faire face à un redoutable adversaire au moment de former le nouveau gouvernement. Il s'est en effet heurté à l'homme qu'il avait lui-même choisi comme Premier ministre Michel Barnier.

En effet raconte un proche du chef de l'Etat à l'hebdomadaire : "il n'a rien imposé sur les noms. On a beaucoup glosé sur la liste qui changeait, mais c'était toujours la même. Barnier n'a rien lâché." Jamais depuis 2017 "Jupiter" n'avait vu son autorité remise en question.

"Qu'ils se démerdent entre eux !" lâche le président en privé

 Devant cette résistance inatendue, Emmanuel Macron aurait ainsi lâché en privé "qu'ils se démerdent entre eux !" peu avant que le gouvernement définitif soit dévoilé. Ceci fait, il doit avaler d'autres couleuvres, comme le confie un "fidèle" au Point  :

"vous imaginez ce que c'est pour lui d'être assis à la table du Conseil des ministres à côté de Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur, qui le regarde depuis sept ans comme un accident de l'histoire ?"

Le magazine pointe un changement crucial pour le président : alors que jusqu'ici, il contrôlait tout dans le "moindre détail" depuis l'Elysée via son méconnu mais puissant secrétaire général Alexis Kohler, qui avait une place automatiquement réservée dans chaque réunion interministérielle , tout se décidera désormais à Matignon.

Concrètement, Emmanuel Macron ne sera plus omniscient et son projet politique risque d'être fortement contrarié malgré la nomination de plusieurs ministres de son groupe.

Une "coexistence" plutôt qu'une "cohabitation"

C'est le président lui-même qui a évoqué une "coexistence exigeante" plutôt qu'une cohabitation à propos de ce nouveau gouvernement et de la composition de l'Assemblée nous apprend Le Figaro.

Un autre proche confie au Point : "vous vous rendez compte, dit un autre proche, ce que c'est pour cet homme qui lisait des notes jusqu'à 3 heures du matin de découvrir que tout est fini ? "La cohabitation, c'est bien pour un président qui travaille à mi-temps, comme Mitterrand qui arpentait les quais de Seine. Mais pour quelqu'un qui bosse comme Macron, ça va être le grand vide"

La comparaison paraît osée. Quant au "travail" réalisé par Emmanuel Macron, au vu de l'état du pays, chacun jugera de sa pertinence...

Un premier Conseil des ministres express

De source officielle, le tout premier Conseil des ministres aurait duré à peine 25 minutes ! Autant dire que le président l'a expédié, agacé. Un député de son camp affirmait même à l'hebdomadaire qu'il verrait bien Emmanuel Macron mettre des bâtons dans les roues de Michel Barnier et donner "des leçons au gouvernement" : 

"Il va dire à tout le monde au Château : 'Envoyez de l'huile sur la route pour que ça verglace demain !'"  Les prochaines semaines, notamment celle où sera voté le budget, s'annoncent comme une bataille d'egos.