Publié par Marina Torre, le 05/04/2024

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Syndrome de la Havanegetty
D'étranges symptômes touchent depuis près de 10 ans des membres de la communauté du renseignement et des diplomates américains. Il s'agirait, selon une enquête de CBS, der Spiegel et The Insider, d'une attaque causée par une "arme sonique". Explications.
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Migraines, vertiges, évanouissements, nausées, troubles de la vision, acouphènes, voire perte de l’audition ou d’une partie de la vision… Depuis 2 016, et leur apparition chez des diplomates et agents fédéraux américains et canadiens séjournant la capitale cubaine (d’où son surnom), ces symptômes neurologiques soulevaient bien des questions. 

Pas de sujet pour la Maison Blanche

Quelle pouvait bien être la cause de ces maux étranges ressentis signalés un peu partout sur la planète, mais toujours par des membres de la communauté du renseignement et de la diplomatie ? 

L’hypothèse d’une cause humaine, intentionnelle, émanant d’une puissance étrangère est soulevée, mais elle est officiellement écartée par la Maison Blanche. Jusqu’à la publication début avril 2024 d’une enquête menée pendant plusieurs années par les journalistes de la chaîne américaine CBS, du journal allemand Der Spiegel et de The Insider, le média indépendant spécialisé dans les informations sur la Russie. 

Ciblés par une “arme sonique” 

Les trois médias assurent, multiples preuves et témoignages à l’appui, que non seulement ce “syndrome de la Havane” existe bel et bien, mais il désignent en outre un responsable. Les centaines de victimes, des diplomates, membres du FBI, de la Cia et parfois leurs proches auraient été les cibles, dès 2014 à Francfort notamment, d’une “arme sonique” ou “arme acoustique non létale”. 

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Issu d’un arsenal technologique en plein développement, son fonctionnement reposerait sur un système de “micro-ondes” pouvant cibler des tympans, et causer des dommages irréparables. C’est l’idée que développe notamment un chercheur de l’université d’Illinois à Chicago, James Lin, qui a publié en 2021 un article sur ce sujet dans la revue scientifique IEEE microwave. “La technologie micro-onde requise [pour développer des armes soniques ndlr] est mature et disponible sur le marché dans de nombreux pays développés”, écrit-il. 

Des responsables désignés  

Selon les reportages publiés début avril et cités plus haut, les responsables de ces “attaques” ne seraient autres que les membres de l’unité 29155, un groupe de l’agence de renseignement russe GRU, accusée par le passé d’avoir été impliquée dans des affaires de sabotage, ou l’empoisonnement au Novitchok de l’ancien agent russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia. 

Interrogée par CBS avant la publication de son reportage, la direction de la CIA, continue de réfuter toute implication d’une puissance étrangère dans des symptômes qu’elle “continue d’étudier” sans reconnaître pour autant leurs liens éventuels. De même, le FBI et la Maison Blanche ont répondu qu'elles continuaient à surveiller de près la santé des diplomates et agents fédéraux, infirmer ni confirmer ces révélations. De son côté, Moscou a rejeté toute implication.