Démission d'Emmanuel Macron : la rumeur est-elle fondée ?IllustrationAFP
Des rumeurs commencent à courir autour d'une potentielle démission d'Emmanuel Macron. Est-elle fondée ?
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C’est un uppercut qu’Emmanuel Macron a lancé le 9 juin dernier avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Face à la montée en puissance du Rassemblement national, il a ainsi pris cette décision, qui a entraîné une vague de panique dans les partis, contraints de se projeter dans une nouvelle élection anticipée avec les deux tours des élections législatives, prévues les 30 juin et 7 juillet. Alors que le premier tour vient de placer le Rassemblement national en tête des votes, les rumeurs d’une démission du président de la République sont relancées de plus belle. Sont-elles fondées ?

Démission d'Emmanuel Macron : une rumeur qui enfle

La participation était à la hauteur de l’enjeu avec 66,71 % de Français qui se sont rendus aux urnes pour ce premier tour des élections législatives anticipées. Une manière, pour certains, de soutenir le Rassemblement national, qui confirme son score élevé des législatives, et, pour d’autres, de protester en soutenant le Nouveau Front populaire. La majorité présidentielle, quant à elle, se situe à la troisième place du classement avec un chiffre de 20,04 %. De quoi potentiellement venir jouer les arbitres dans des contextes de triangulaires pour le 7 juillet à venir.

Dans ce cadre houleux, les débats autour d’une éventuelle démission du président de la République sont revenus à l’ordre du jour. Si aucun article de la Constitution n’évoque la possibilité d’une démission du président, il s’agit, avant tout, du fait que la décision d’un homme est ici mise en jeu. La Constitution prévoit, dès lors, uniquement la possibilité pour le président d’être destitué. Rappelons que la démission d’un président n’est arrivée qu’une seule fois dans toute l’histoire de la Ve République avec le général de Gaulle en 1969, qui a démissionné suite au référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation qu’il avait perdue.

Démission d'Emmanuel Macron : une possibilité de plus en plus présente ?

Dans ce cas de figure, le mandat du chef de l’Etat prend fin immédiatement et c’est le président du Sénat, qui assure l’intérim dans l’attente d’une nouvelle élection présidentielle. Comme le notifient nos confrères de RTL, d’après l’article 7 de la Constitution, “ce scrutin doit être organisé dans un délai entre 20 et 35 jours à partir du moment où il y a vacation”.

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Interrogé à ce sujet par La Dépêche, Alain Duhamel évoque des institutions bousculées à cause des circonstances actuelles et la possibilité que les élections débouchent sur une majorité relative. Ici, la capacité de former un gouvernement sera grandement entachéeet pourrait conduire Emmanuel Macron à démissionner.

Démission d'Emmanuel Macron : qu’en dit le président de la République ?

Selon Alain Duhamel, dans la perspective où “aucune majorité ne valide [le] gouvernement de transition”, “nous serions alors obligés d’aller vers une démission d’Emmanuel Macron”. Sans imaginer qu’il s’agit d’une probabilité affichée, il affirme qu’il est impossible de l’écarter puisque ce serait “la seule voie possible si nous n’avons ni gouvernement issu d’une majorité relative, ni gouvernement de transition accepté par une majorité”.

Dans un tel contexte, “la seule solution prévue par la Constitution est la démission du Président avec une nouvelle élection, probablement en septembre”. Pour l’instant, Emmanuel Macron a toujours refusé cette option et a réaffirmé, dans sa lettre aux Français envoyée avant le premier tour des élections législatives, qu’il occuperait son poste jusqu’en mai 2027”.