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"Je reconnais les faits dans leur totalité". Au procès des viols de Mazan, l’interrogatoire tant attendu de Dominique Pélicot a enfin commencé. Alors qu’il était hospitalisé depuis une semaine pour des raisons de santé, le principal accusé de l’affaire a été jugé apte à comparaître par les médecins hier et est arrivé dans le box des accusés ce mardi 17 septembre 2024.
La séquence s’est ouverte par la lecture du rapport rédigé par les médecins de Dominique Pelicot mentionnant que “sur le plan physique et mental, l’accusé est en état de comparaître” avec un ensemble de mesures à respecter : “une pause de repos toutes les 15 à 20 minutes au bout de 90 minutes d’audition, ainsi qu’un équipement constitué d’un fauteuil, de fourniture d’eau, d’un matelas et d’un oreiller pour que Monsieur Pelicot puisse se reposer lors des pauses de 15 à 20 minutes”.
Une première prise de parole en trois semaines d’audience
Interrogé par le président de la cour criminelle du Vaucluse, le retraité de 71 ans a reconnu “la totalité des faits”, soit d’avoir drogué son épouse Gisèle Pélicot durant près de 10 ans pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes.
L’homme s’est également adressé à son ex-épouse : “Je ne lui reproche absolument rien, j'étais très heureux avec elle, elle était le contraire de ma mère, complètement insoumise. Nous avons eu trois enfants, des petits enfants, que je n’ai jamais touchés”, a-t-il expliqué en pleurs avant de dénoncer les 50 coaccusés du procès “Je suis un violeur comme ceux qui sont concernés dans cette salle. Ils savaient tout. Ils ne peuvent pas dire le contraire. Elle ne méritait pas ça, je le reconnais”.
“Ils savaient tous”
Un témoignage tout aussi crucial pour le cas des autres hommes âgés de 26 à 74 ans et identifiés grâce aux vidéos que Dominique Pélicot réalisait lors des viols de sa femme. La cour poursuit actuellement l'examen déjà entamé de quatre d'entre eux : Jean-Pierre M. 63 ans, Jacques C. 72 ans, Lionel R. 44 ans, et Cyrille D. 54 ans.
Parmi la cinquantaine d’hommes coaccusés, plusieurs estiment avoir été “manipulés” par le septuagénaire, assurant qu’ils ignoraient que sa femme était droguée et donc non-consentente. D’autres expliquent avoir cru participer à un scénario de couple libertin et continuent de nier qu’il s’agissait de viols.
"Je ne retiens de ma jeunesse que des chocs et des traumatismes”
Interrogé sur sa personnalité Dominique Pélicot est revenu sur les traumatismes subis dans son enfance : le viol par un infirmier lors d'une hospitalisation quand il avait 9 ans et celui auquel il a, selon lui, été forcé de participer quand il n’avait que 14 ans. “De ma jeunesse, je ne retiens que des chocs et traumatismes. En 1971, il y a eu cette belle rencontre (avec Gisèle). C'était trop lourd à porter. J'ai tenu 40 ans”, a-t-il déclaré devant la cour.
"On m'accuse de beaucoup de choses. On ne naît pas pervers, on le devient. Même si c'est paradoxal, je n'ai jamais considéré ma femme comme un objet", a-t-il ensuite réagit aux conclusions des experts psychologues.
“Je demande pardon”
Face aux premières déclarations de son ex-mari, Gisèle Pélicot a souligné : "Pour moi, il est difficile de l'entendre. Pendant 50 ans, j’ai vécu avec un homme dont je n'aurai pas imaginé une seule seconde qu'il pouvait faire ces actes. J'avais toute confiance en cet homme".
Une remarque qui n’a pas manqué de faire réagir le septuagénaire : "Je suis coupable de ce que j’ai fait (...). Je regrette ce que j'ai fait, je demande pardon même si ce n'est pas pardonnable. Tu as été merveilleuse et moi j'ai été à côté de la plaque", a soufflé Dominique Pélicot avant la suspension de l’audience.