Plus de 40 obus de la Grande Guerre découverts en AlsaceIlustrationIstock
Un dépôt de munitions datant de la Première Guerre mondiale a été découvert dans la forêt d'Orbey, commune du Haut-Rhin en Alsace. Plus de 40 obus, toujours chargés pour la moitié et susceptibles de causer d'énormes dégâts. Et il pourrait y en avoir encore plus d'après les démineurs de Colmar qui sont intervenus.
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La nouvelle, rapportée par Les Dernières Nouvelles d'Alsace et relayée par TF1 INFO a surpris jusqu'aux démineurs de Colmar chargés de leur récolte avant destruction : le lundi 26 août, plus de 40 obus datant de la Première Guerre mondiale, pour un poids total de 1,7 tonne, ont été découverts dans la forêt d'Orbey, petite ville alsacienne du Haut-Rhin, dans ce qui semble être un ancien dépôt de munitions.

Ils n'avaient pas connu ça depuis plus de 20 ans !

Informés par un habitant qui avait sans doute connaissance de ce lieu chargé d'histoire, ils sont rapidement intervenus, et pour cause : "c’est comme ça depuis lundi… Ils sont tous les uns derrière les autres", révèle au JT de 13 heures de T1 Éric Schnell, ingénieur principal de la Sécurité civile du centre de déminage de Colmar, au fur et à mesure que les munitions sont déterrées. A la pelle et au détecteur à métaux, la fameuse "poêle à frire". Une prise inédite depuis plus de 20 ans dans la région.

"D’habitude, on trouve des quantités dispersées, pour à peu près 20 tonnes par an. Mais là, avoir près de deux tonnes de gros calibre, puisque ce sont des 155 mm, on est dans l’artillerie lourde, c’est encore plus rare. Certains sont chargés, comme les quatre à mes pieds, avec une forme d’explosif qui vieillit très, très mal. Si on faisait une tentative de désamorçage, rien qu’au démontage, en touchant à la partie interne de l’obus, on aurait neuf chances sur dix de le faire exploser."

Les Dernières Nouvelles d'Alsace ont ainsi posté sur X (ex-Twitter) cette impressionnante vidéo qui montre l'ampleur de la tâche réalisée par les démineurs :

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Des munitions mortelles jusqu'à 300 mètres alentour

D'après TF1 INFO, la moitié de ces obus, qui n'avaient pas été "tirés" sont toujours susceptibles d'exploser, pouvant "causer des dégâts jusqu'à 300 mètre à la ronde." On apprend également que chaque année en France, ce sont 500 tonnes d'obus des Première et Seconde Guerre mondiale qui sont récoltées.

Le plus souvent dans des champs, en forêt, mais parfois aussi sous l'eau, à quelques mètres des plages remplies de touristes. Environ 13 000 opérations de déminage sont réalisées par an, "dont au moins une par jour dans le Grand-Est, pour des obus".

Encore 500 ans de déminage pour en finir ?

TF1 INFO, toujours, explique que les munitions ont été trouvées "en contrebas du Mémorial du Linge", où eut lieu une sanglante bataille en 1915 (plus de 7 000 morts des deux côtés), comme toutes celles de la Grande Guerre. À l'endroit même des positions et tranchées françaises, qui devaient atteindre à coups de canons les lignes allemandes, situées beaucoup plus en hauteur.

Pierre Moreno, chef du Centre de déminage de Metz, affirme ainsi au micro du JT de 13 heures de TF1 : "il se passe des choses dans la terre qu’on ne peut pas expliquer… Les obus remontent.Dans les mêmes champs, on ne va rien trouver certaines années, puis d’autres années, on va en trouver des dizaines."

Plus incroyable encore : durant la seule Première Guerre, environ 1 milliard d'obus ont été tirés. Il faudrait selon des experts entre 300 et 500 ans pour que l'on retrouve tous ceux utilisés pendant les deux conflits !