Mauvais œil, sorts, envoûtements : les conseils d'une médium pour s’en protégerIstock
Vous pensez avoir le « mauvais œil » ? Cécile Dalet, médium, connait très bien cette pratique ancestrale qui peut faire beaucoup de dégâts. Elle a accepté de nous expliquer en quoi elle consiste, et nous donne des pistes pour s'en défaire et s'en protéger.
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Le « mauvais œil » existe depuis la nuit des temps. C’est une croyance qui attribue aux regards et aux pensées malveillantes de réels pouvoirs. Dans l’antiquité, les sorcières de la Mésopotamie étaient par exemple réputées pour jeter le mauvais œil à tous ceux qui les croisaient. Ils étaient alors frappés de divers maux : ils perdaient tous leurs biens, tombaient malades ou se retrouvaient seuls et miséreux.

De nombreuses cultures, principalement en Afrique et autour de la Méditerranée, ont ainsi grandi avec cette croyance chevillée au corps. Les mères de famille, par exemple, ne s’extasiaient jamais en public devant leurs enfants, de peur qu’on ne les jalouse et qu’on leur jette l’œil.

Partout, on porte depuis des millénaires, des talismans pour se prémunir contre « le mauvais œil » : du fil rouge dans la tradition juive, de l’ail en Grèce, le Matisama en Arménie (un petit œil bleu qu’on peut porter en pendentif ou suspendre). Il existe aussi des gestes censés éloigner ce sort néfaste :  en Grèce, on ferme le poing et on tend l’auriculaire. Au Maghreb, on lance du sel dans notre dos avec la main droite.  

Une affaire d'énergies

Mais au-delà des mythes populaires, le mauvais œil serait avant tout une affaire d’énergies, qui pourrait toucher tout le monde, à tout moment de la vie. Et dont il serait difficile de se défaire...

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Cécile Dalet, médium, magnétiseuse et guérisseuse, a écrit un livre sur le sujet : Mauvais œil et envoûtements, comment s’en libérer ou s’en protéger.

Nous lui avons posé quelques questions pour essayer d’y voir plus clair, et savoir comment se protéger de ses pratiques ancestrales, qui touchent beaucoup plus de gens qu’on le ne croit.

Comment avez-vous découvert cet univers ?

Cécile Dalet : Je suis malentendante depuis l’âge de 4 ans. C’est à partir de ça là, du moins je le pense, que j’ai développé un don de médiumnité. Dans ma lignée du côté maternel, certaines personnes portent plus ou moins ce don de guérison, mon arrière-grand oncle maternel coupait le feu, d’autres exploitait cela autrement en étant infirmier, ou bien veilleur de nuit dans un hôpital et j’ai aussi développé ce don de soigner, alors soit par la vertu de la conjuration le feu, qui consiste à dire des mots spécifiques, soit de couper le feu : c’est une technique qui permet  d'apaiser voire stopper des douleurs intenses, par une simple imposition des mains, accompagné parfois de prière. A l’âge de 14 ans, j ’avais déjà un penchant pour la spiritualité, je participais à des sorties catholiques entre jeunes, et j’ai demandé à ma mère de m’acheter un tarot ; ce qu’elle a fait, sans savoir les tenants et les aboutissants de tout cela.

C’est à ce moment-là que j’ai eu ma première écriture automatique : c’est-à-dire que j’ai entendu une voix, j’ai ressenti le besoin d’écrire, sur un bout de papier, l’écriture n’était pas la mienne. J’ai ressenti la présence de quelqu’un toutefois, puis j’ai écrit : « Tu es médium ». J’ai pensé que c’était le fruit de mon imagination, donc j’ai déchiré le papier. J’ignorais totalement que j’étais rentrée réellement en contact avec une entité. Je n’avais pas le mode d’emploi. Puis s’en est suivi pas mal de phénomènes inexpliqués. Je ressentais beaucoup de choses.

Plus tard, à l’âge de 28 ans, lorsque ma mère s’est rendue à un salon de voyance, elle m’a dit en rentrant « une médium est venue directement me voir et m’a dit que tu étais médium ». C’est là que j’ai compris, j’avais enfin les explications aux questions qui me taraudaient depuis des années. Ensuite, j’ai passé 10 ans à étudier la médiumnité, par mes propres moyens. Et j’ai voulu écrire des livres pour pouvoir aider les gens qui sont seuls là-dedans.

Le mauvais œil, une« intimidation »

Être médium, par quoi cela se traduit-il ?

Cécile Dalet : Être médium, c’est ressentir beaucoup de choses à la fois en même temps. Le médium ne ressent pas et ne voit pas uniquement des défunts. Il va ressentir également les énergies et influences provenant des planètes, la carte mémoire d’une personne (les énergies sur son aura) : son passé, son présent, son futur, mais aussi les énergies de plantes, des animaux…

Le médium perçoit aussi toutes les charges, les charges d’un objet, d’une habitation par exemple, comme la mémoire des murs… Tout est formé d’énergies, tout est communication, le médium est à la fois un récepteur et un émetteur. Avec l’expérience, on apprend à percevoir de quel type d’énergie il s’agit, à quoi il correspond et fait référence. L’intuition n’est rien sans la connaissance aussi.

Vous êtes aussi magnétiseuse… En quoi cela consiste ?

Cécile Dalet Le magnétiseur, c’est une sorte de « magicien » qui manipule les énergies d’une personne pour les extraire de son aura et les mettre ailleurs, voire les supprimer dans certains cas.

Cette pratique est concomitante à la médiumnité : généralement, le médium est aussi magnétiseur, guérisseur, conjurateur…

Le mauvais œil : qu’est-ce que c’est ?

Cécile Dalet : C’est une pratique ancestrale et adaptable. Elle existe depuis des millénaires. Les autochtones africains connaissaient déjà cette pratique, notamment les Taleb, au Maghreb. Plus tard, les Égyptiens ont perpétué cette croyance. Les hommes du Sud-Ouest africain notamment au Bénin pratiquait le vaudouisme. Cette pratique a été transportée durant l’esclavage aux Etats-Unis, à Haïti et en Louisiane principalement. Et finalement, elle est aujourd’hui dans le monde entier.

Le mauvais œil pousse à l’auto-envoûtement de la personne. Cela se transmet énergétiquement par le regard, la parole, le toucher, le charisme. A partir du moment où la personne est sensibilisée par ça, sa vibration descend, et des choses néfastes arrivent.

Il faut rester très fort face à ces « intimidations », ce qui est difficile, car généralement les gens qui jettent le mauvais œil s’attaquent à la faiblesse de la personne. Si la personne n’est pas assez forte spirituellement, elle devra donc se faire aider pour en sortir.

Mauvais œil et envoûtement : les signes qui ne trompent pas

Tout le monde peut-il subir un envoûtement au mauvais œil ?

Cécile Dalet : Oui, car on a tous une faiblesse. Et le mauvais œil s’attaque à cela. Les personnes qui ont le mauvais œil peuvent aussi le transmettre, par transfert, à d’autres. C’est comme un virus qui contamine, surtout lorsque l’entourage est proche et donc sensible lui aussi.

Qui peut lancer le mauvais œil ?

Cécile Dalet : N’importe qui peut le faire, à partir du moment où l’intention est mauvaise, où il y a de la haine. Si l’intention est malveillante et que la personne en face de nous est sensible, le terrain est très fertile.

Quelle est la différence entre le mauvais œil et les envoûtements ?

Cécile Dalet : Le mauvais œil pousse à l’auto-envoûtement uniquement. Les autres envoûtements sont d’autres procédés qui donnent également des auto-envoûtements mais aussi d’autres maux plus assidus encore. Comme de la sorcellerie. Il y a plusieurs façons de procéder à des envoûtements, l’hypnose en fait partie. On peut également faire des poupées par exemple, dans une intention malveillante, et plein d’autres choses…

Quels sont les signes, les symptômes qu’on en souffre ?

Céline Dalet : Généralement, on le voit dans les yeux. La médiumnité m’aide aussi à le voir, mais chez les personnes qui ont le mauvais œil le regard est souvent flouté, absent ou alors, quand la personne est attaquée par une entité, je dirai presque possédée mais pas totalement, c’est un regard noir, très dur, sombre, sans humanité.

Celui qui est envoûté a un regard flouté, il est là mais sans être vraiment là. Il n’est pas réellement dans son corps, comme s’il avait été évincé, ou comme s’il avait perdu tout pouvoir en lui-même, comme si l’entité était carrément sur son aura, l’influençant par son identité. La victime se verra changer d’habitude par exemple. 

La personne sent aussi une présence, se sent un peu agressée, touchée, menacée alors qu’il n’y a physiquement personne à côté d’elle, mais énergétiquement. Au début, la personne se sent fatiguée comme si on lui aspirait son énergie vitale, avec un coup au moral. Elle est aussi confus e, a du mal à réfléchir, se sent bousculée, s ur le plan énergétique, c’est comme s’il y avait un petit parasite sur son aura.

La technique de l’œuf pour savoir si vous avez le mauvais œil

Comment se débarrasser de ces envoûtements ?

Cécile Dalet : Il y a beaucoup de solutions et manières pour s’en débarrasser, allant des petites astuces à des grands procédés.

La plus vieille méthode, c’est celle de l’œuf : on prend un œuf qu’on dépose sur le haut de notre son crâne, et on le fait circuler et tourner, partout dans le corps, jusqu’aux pieds, en visualisant bien que l’œuf absorbe tout le mal. Puis on le jette dans les égouts, mais si on est un peu plus patient, on attend 24 heures et on casse l’œuf dans un récipient avec de l’eau propre : s’il est clair, il n’y a aucun danger. S’il est brouillon, ou qu’il a des tâches, il faut recommencer l’expérience, dans l’idéal une fois par jour pendant 7 jours, jusqu’à ce que l’œuf soit parfait.

Une autre technique, c’est de mettre un parfum spécifiquement fort comme de l’eau de Cologne dans un vaporisateur en verre ambré, et s’en asperger sur son aura. Cet alcool est souvent très efficace contre les envoûtements. Beaucoup utilisent l’Eau de Floride, un alcool à l’odeur très agréable que l’on trouve facilement en magasin ésotérique. Certains s’en fabriquent eux-mêmes selon des protocoles bien précis (invocations...). D’autres, comme les chrétiens, utilisent de l’eau bénite, vont à l’église avec une bouteille en verre propre et en demandent.

Vous êtes aussi guérisseuse… Comment faites-vous pour apaiser les personnes victimes de mauvais œil ?

Cécile Dalet : Quand je perçois une mauvaise énergie sur quelqu’un, généralement je vois son aura touchée. Mais si la personne a trop attendu, son système physiologique et biologique est souvent touché, dans ce cas, il faut aussi appeler un psychologue voire un médecin à ce stade, en complément de mes soins.

Le guérisseur perçoit ces formes d’énergie, peut extraire cette « tâche », et l’amener ailleurs, selon plusieurs formulations. J’utilise des formules incantatoires, la visualisation également, j’utilise aussi des parfums spécifiques à base d’eau de Cologne … Parfois, je « coupe le feu » sur les douleurs, c’est-à-dire que ma main fait office de « couverture » pour éteindre le feu de la personne.

Quels sont vos conseils pour se protéger au quotidien ?

Cécile Dalet : Pour se protéger, on peut utiliser la pierre : la tourmaline, l’ambre, l’onyx pour annuler les effets négatifs sur l’aura.  Mais le plus efficace, c’est de se renforcer mentalement car c’est là que tout se passe d’abord, de travailler sur nos faiblesses, pour être moins fragiles face au mauvais œil et aux envoûtements.

Les conseils pour éviter de jeter le mauvais œil

Avez-vous déjà vu, aidé, des personnes envoûtées ou victimes d'un mauvais œil ?

Cécile Dalet : Oui, j’ai déjà vu beaucoup de personnes envoûtées, celles qui sont venues me voir. La majorité souffrait davantage du mauvais œil que de la sorcellerie. Car la sorcellerie, pour que la guérison soit efficace, la personne doit être compétente. Et celles qui souffraient de sorcellerie issue de moyens africains par exemple, je les orientais vers une mambo (prêtresse vaudou).

Jusqu'où les conséquences de ces envoûtements peuvent aller chez les personnes victimes ?

Cécile Dalet : Cela peut aller d’une simple dépression, à l’accident jusqu’au suicide.

Des personnes attirent-t-elles plus ces mauvais sorts que d'autres ?

Cécile Dalet :  Les personnes dites « sensible » sur un sujet spécifique, et qui ont une aura affaiblie à un moment clé, attireront davantage de problèmes à ce niveau. Autrement dit, par exemple, de façon grossière : un coureur sportif professionnel sera sensible envers ses jambes, si son aura est affaiblie à tel moment clé, ce sera ses jambes qui seront attaquées. Il tombera fréquemment par exemple, ou se blessera à cette localité précise.

Si un pilote passionné de moto se fait intimider par une personne sur une affaire de vente de moto ce jour-là, il aura une aura affaiblie et il peut, soit voir sa moto tomber en panne de façon récurrente, soit avoir un accident grave s’il est fatigué subitement, avec l’esprit confus.

Comment faire si nous ne voulons pas jeter le mauvais œil à notre tour sur quelqu'un ?

Cécile Dalet : Il est important, et impératif, de prendre en charge nos émotions en premier, puis nos pensées, nos mots, nos gestes et nos attitudes. De bien les choisir, même nos émotions, de les transcender, même si on est frustré ou en colère, pour ne pas offenser l’autre, que ce soit un adulte, un enfant, un animal ou une plante. De se responsabiliser un peu. Car, plus personne à l’heure actuelle n’est dans l’abstention et la retenue de leur propres émotions (rien à voir avec le refoulement), qui bien souvent engendrent des énergies néfastes dans une pièce et finissent par se coller sur l’aura des personnes qui y sont présentes.

Mieux vaut partir de la pièce, se calmer ailleurs, rien dire, d’émettre aucune émotion plutôt que d’en avoir et finir par maudire l’autre, de lui jeter sa haine par vengeance, et finit par tout salir, au lieu de rester propre entièrement. Je pars du principe que tout se paye, tout se règle, il y a une loi divine qui existe pour ça. Autant ne pas s’en mêler si vous croyez que l’autre a tort. Laisser la liberté à l’autre est le propre des fondements de la vraie magie de guérison.

Mauvais œil et envoûtement : comment s’en protéger et s’en libérer, Cécile Dalet, 25 €, Editions Trajectoires

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