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Mercredi était une journée très importante dans le déroulement du procès des viols de Mazan. La victime, Gisèle Pélicot, devait répondre aux questions des avocats de la défense, qui ont été très loin dans leurs propos, comme le rapportent nos confrères du Point, qui ont assisté à l'audience.
L'hebdomadaire n'hésite ainsi pas à parler de "supplice" subi par la septuagénaire après ces assauts. Que retranscrit l'une de ses réactions : "j e comprends que les victimes de viol ne portent pas plainte. On passe par un déballage où on essaie d'humilier la victime. Et ceux qui sont derrière, ils ne sont pas coupables." Faisant référence évidemment aux 51 accusés présents dans la salle, dont son mari Dominique, qualifié de "chef d'orchestre" des viols.
Quand la défense cherche à détourner l'attention
C'est, en effet, cette démarche qui a fini par faire exploser la septuagénaire : les avocats de la défense ont demandé au président la diffusion d'autres fichiers que les vidéos des viols, qui mettraient tous les accusés en grande difficulté.
À la place, ce sont 27 photos de Gisèle Pélicot qui ont été affichées sur les écrans du tribunal, toutes issues du disque dur de l'ordinateur de son mari (le public de la salle annexe n'a en revanche pas pu les visionner, précise Le Point).
Problème invoque la défense, elles montrent la victime consciente, "nue ou dévêtue", dans des positions allant jusqu'à la pornographie, ses parties intimes étant parfois prises en gros plan.
Me Isabelle Crépin-Dehaene, avocate de Dominique Pélicot et principale instigatrice de cette requête, déclarait :
"j'ai sollicité la diffusion de ces photos pour comprendre le positionnement de madame Pélicot par rapport aux faits reprochés et le mode de fonctionnement de ce couple, et en aucun cas me situer sur le plan de la moralité."
Il est permis de douter de cette dernière intention, la stratégie semblant dorénavant d'impliquer la victime dans le déroulement même des viols.
"Madame Pélicot est éveillée" d'après l'avocate de son mari
"Madame Pélicot est éveillée. Parfois, elle sourit. Toutes les femmes n'acceptent pas ce type de photos explicites. J'en déduis qu'il y avait un jeu sexuel dans le couple qui leur est propre", affirme M e Isabelle Crépin-Dehaene.
Gisèle Pélicot est alors obligée de réagir par l'offensive, relate Le Point : "il y a des mains qui ne sont pas les miennes, ces photos ont été prises à mon insu. Je pense qu'on cherche à me piéger à travers ces photos. On veut montrer que j'ai appâté ces individus, que j'étais consentante. Cela ne va pas me déstabiliser pour autant."
Mais la défense ne se laisse intimider et poursuit ses assauts. "J'ai appâté, j'ai fait semblant, j'étais complice, j'ai bu… On cherche quoi dans cette salle, que je sois coupable ?" s'insurge la septuagénaire.
"Vous n'auriez pas des penchants exhibitionnistes ?"
C'est cette question, posée par M e Philippe Kaboré, avocat de la défense, qui a défrayé la chronique hier et suscité une tempête médiatique. M e Babonneau, l'un des conseillers de Gisèle Pélicot s'exclame : "incroyable". Mais la répartie de cette reste intacte : "c'est dégradant, c'est humiliant. J'ai expliqué que je faisais des absences pendant dix ans, je ne me souvenais de rien. Vous voulez voir les scanners ?"
Il lui est aussi reproché d'avoir apporté du linge à son mari en prison. Mais Dominique Pélicot, à contre-pied de toutes ces accusations, défend sa femme : "sur ces photos, il y en a deux consenties en lingerie, explique-t-il posément. Le reste, ce sont des photos intimes, à l'insu de madame. Il faut arrêter de la suspecter, j'ai fait beaucoup de choses à son insu."
"Pas une seconde, je n'ai donné mon consentement"
"Certains disent que vous auriez pu être d'accord et auriez délégué l'accord à votre mari", demande M e Babonneau à sa cliente. « À partir de quel moment un homme décide pour sa femme ? J'étais sous emprise chimique. Quand ils voient une femme endormie sur son lit, ils s'interrogent ? Ils ont quoi à la place du cerveau ?"
Puis Gisèle Pélicot s'emporte : "il y en a 50 qui ne se sont pas posé la question. Ce sont des dégénérés. Je n'ai pas l'habitude de m'énerver, mais ça suffit !"
La a aussi déclaré devant les caméras de la presse, venue en nombre, dans l'après-midi : "depuis que je suis arrivée dans cette salle, je me sens humiliée, on me traite d'alcoolique, de complice… On a débattu sur l'horodatage des viols ! Est-ce que c'est une question de temps, le viol ? Trois minutes, une heure ? Si les personnes qui disent cela voyaient leur sœur ou leur fille être victime, ils auraient le même débat ? Minute ou seconde, peu importe, ils sont venus me violer ! C'est tellement dégradant, éprouvant."