Des "défaillances" ont permis à Mohamed Amra de prendre la fuite depuis l'attaque d'un fourgon pénitencierIstock
Le 14 mai dernier, l'attaque d'un fourgon pénitencier dans l'Eure, avait fait deux morts. Le détenu Mohamed Amra est toujours en fuite. Un rapport récent met en lumière de nombreuses défaillances.

Depuis trois mois, les forces de polices sont sur les traces de Mohamed Amra, dit "La mouche", le détenu s’est échappé après l’attaque d’un fourgon pénitencier à un péage d’Incarville, dans l’Eure. Une évasion spectaculaire qui a fait deux morts. Depuis le 14 mai dernier, Mohamed Amra est introuvable. Le multirécidiviste impliqué dans des trafics de stupéfiants s’est évaporé dans la nature

Suite à la mort de deux agents, un rapport a été commandé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, à l’IGJ. L’enquête formulait 17 recommandations "pour répondre au besoin impérieux d’améliorer le partage d’information entre les services enquêteurs, l’autorité judiciaire, l’administration pénitentiaire et les services de renseignement".

"Les informations ne circulaient pas entre les services"

"Cette mission d'inspection, qui a été ordonnée très peu de temps après les faits, était bien la moindre des choses qui était due aux familles des victimes", a déclaré Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, sur RTL.

Le rapport met en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la communication entre les juges, l'administration pénitentiaire et la police. "Les informations ne circulaient pas entre les services", a expliqué Cédric Logelin. "Chaque autorité considérait le détenu sous l'angle de son propre dossier. Si ces informations avaient été reliées, on aurait eu une idée plus réelle de la dangerosité de Mohamed Amra". Cette absence de centralisation des informations a conduit à un manque de vigilance face à la menace que représentait le détenu.

La création d’un poste dédié

Pour remédier à ces lacunes, le rapport propose la création d'un procureur national spécialisé dans la lutte contre la criminalité organisée. "C'est une solution qui pourrait convenir, mais qui ne peut pas être mise en œuvre actuellement", a précisé le porte-parole. En effet, m algré les 17 recommandations du rapport, la plupart ne peuvent être mises en place en raison de la situation politique actuelle. La démission du gouvernement de Gabriel Attal et l'attente de la nomination de nouveaux ministres bloquent la mise en œuvre de ces mesures essentielles.

Une traque internationale 

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Les recherches pour retrouver Mohamed Amra s’étendent désormais au-delà des frontières françaises, grâce à une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises. Cette notice "consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition, de sa remise ou de toute autre procédure judiciaire", explique l’organisation sur son site officiel.

Le ministre de la Justice a annoncé la signature d’un protocole visant à renforcer la sécurité des agents pénitentiaires. Cette annonce intervient dans le cadre des mesures prises pour éviter la répétition de telles tragédies. Début juin, le ministre avait déjà affirmé avoir mis en place une "trentaine de mesures" pour améliorer la sécurité dans les prisons.