
La date du procès de Dahbia B., la meurtrière présumée de Lola, a été dévoilée. Voici tout ce qu'il faut savoir.
Le mystère autour de la disparition d’Émile Soleil se dissipe peu à peu. En juillet 2023, le garçonnet de deux ans et demi disparaît des radars alors qu’il était sous la surveillance de ses grands-parents. Un an plus tard, le 31 mars 2024, le crâne puis les ossements du petit Émile sont retrouvés sur un chemin, dans les sous-bois éloignés du Haut-Vernet, par une randonneuse.
Plus récemment, l’analyse du crâne et des habits a révélé une “intervention humaine”, ce qui écarte définitivement la piste accidentelle ou celle d’une mort naturelle. Le procureur d’Aix-en-Provence assure également que les ossements et les vêtements retrouvés ont été “déposés et transportés peu de temps avant leur découverte”.
“Après avoir été tué, Émile a été rapidement déshabillé. Ses vêtements ont été soigneusement stockés, puisqu’ils étaient intacts”, dévoile Arthur Herlin de Paris Match, cité par Gala.
“Les choses ont été organisées et réfléchies après le crime, dans la mesure où le corps a été conservé. A mon avis, il y a un lien direct ou amical avec la famille. Quand on a un lien affectif avec la victime, on ne peut pas la faire disparaître complètement. Le fait de retrouver les restes permet de faire le deuil”, indique Astrid Hirschelmann, professeure des universités en psychologie clinique et pathologique.
“Il a malgré tout pris soin du corps. Il y a quand même une restitution du corps : c'est un geste envers la famille. S’il n’y avait pas de lien quelconque, il n’aurait pas eu besoin de faire tout ça”, ajoute l’experte.
Après la mort d’Émile, le corps du garçon aurait d’abord été “dissimulé” dans un “endroit abrité”, avant d’être “déposé” et retrouvé plus tard au Haut-Vernet, le jour de Pâques, le 31 mars 2024. Cette date a une signification particulière pour ses proches, très croyants.
Les résultats des analyses menées sur les restes de l’enfant révèlent qu’Émile a été violemment frappé à la tête. “Un enfoncement et une fracture au niveau du crâne” ont été observés, précise Michel Mary, chroniqueur judiciaire, dans l’émission Enquêtes Criminelles.
“Il existe de nombreuses explications, allant du fétichisme criminel à la panique initiale, suivie d’une tentative de manipulation de l’enquête tout en se débarrassant de ce qui restait du corps, caché durant de longs mois”, analyse Alain Bauer, professeur en criminologie au conservatoire national des Arts et Métiers. “On peut envisager une panique initiale, suivie d’une réflexion plus structurée, ou d’un mouvement inattendu des enquêteurs ayant poussé l’auteur ou ses éventuels complices à enfin se débarrasser du corps, tout en jouant sur l’option accidentelle”, ajoute-t-il.
“Le crime parfait existe à partir du moment où l’on sait où et comment garder le corps. À un moment donné, l’auteur a peut-être besoin qu’on découvre les restes, par culpabilité : c’est une façon de se soulager. Beaucoup de meurtriers qui ont pris la fuite sont plutôt soulagés d’être arrêtés, surtout lorsque l’auteur et la victime entretenaient un lien affectif”, analyse Astrid Hirschelmann.
Ces observations marquent un nouveau tournant dans l’affaire, avec la mise en garde à vue des grands-parents d’Émile, Philippe et Anne Vedovini, ainsi que deux de leurs enfants, pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”. Bien qu’ils aient été relâchés sans mise en examen, cette piste n’est pas abandonnée pour autant.