
Depuis le jeudi 10 avril, Agathe Hilairet, 28 ans, est portée disparue dans la Vienne. Les enquêteurs ont dernièrement établi un secteur de recherche de 3km2. Quels sont les endroits où les forces de l'ordre...
L’affaire Émile a bouleversé l’opinion publique. Le garçon de deux ans et demi disparaît des radars en juillet 2023, dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, son crâne et ses ossements ont ensuite été retrouvés huit mois plus tard, en mars 2024, par une randonneuse.
Ce rebondissement marquait déjà un tournant dans l’enquête. Mais les derniers éléments rendus publics par la justice, dévoilés par le Nouveau Détective, rendent cette affaire encore plus macabre : le corps d’Émile aurait été déplacé non pas une, ni deux, mais trois fois.
Dès le départ, les autorités ont évoqué une "intervention humaine" dans la mort de l’enfant. Mais les conclusions des experts vont aujourd’hui plus loin : selon le procureur Jean-Luc Blachon, le cadavre du petit garçonn’est pas resté au même endroit. Ce sont les analyses du biotope et des pollens qui ont permis d’identifier trois lieux distincts, chacun présentant des caractéristiques environnementales incompatibles entre elles.
Le premier site aurait été unezone à l’air libre, située dans la partie basse du village, le Bas-Vernet. Un endroit accessible, en pleine nature, qui aurait accueilli temporairement la dépouille dans les jours qui ont suivi sa mort. Le second lieu, en revanche, intrigue davantage : il serait "quasi-stérile", c’est-à-dire fermé, protégé de l’environnement extérieur, comme une cave ou un congélateur. Enfin, le troisième et dernier endroit est celui où le crâne incomplet d’Émile a été retrouvé, sur un sentier forestier par une randonneuse, le jour de Pâques.
Cette trajectoire post-mortem suggère un scénario précis, et potentiellement non prémédité. Le ou les auteurs auraient pu agir dans la panique, après un accident ou un geste violent, et auraient caché rapidement le corps dans une zone accessible. Puis, dans un second temps, plus organisé, ils auraient déplacé la dépouille dans un lieu fermé, à l’abri des regards et des fouilles. Ce n’est qu’enfin, peut-être pour se débarrasser définitivement des restes ou brouiller les pistes, que le corps aurait été transporté en forêt.
Cette version des faits est renforcée par des constatations médico-légales : selon les experts, la mâchoire inférieure du garçon présentait un traumatisme majeur, au point d’être détachée du reste du crâne. Une blessure qui pourrait traduire un coup violent, accidentel ou non. Autre détail troublant : les vêtements n’étaient pas décomposés de la même manière que le corps, ce qui suggère qu’ils ont pu être conservés à part.
Depuis ces découvertes, l’enquête s’est accélérée. Fin mars 2025, plusieurs membres de la famille d’Émile, dont ses grands-parents, son oncle et sa tante, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour recel de cadavre. Même si tous ont été relâchés sans poursuite à ce jour, cette procédure laisse entrevoir une possible piste intrafamiliale, que les enquêteurs n’écartent plus.
Le terme "recel de cadavre" n’est pas anodin : il indique que des personnes auraient pu avoir connaissance de la mort de l’enfant et auraient activement participé à cacher son corps. Si cette piste se confirme, l’affaire prendrait un tournant encore plus tragique, dans un climat familial fragilisé et marqué par les soupçons.