Agent municipal exécuté à Grenoble : le suspect identifié et recherchéIllustrationabacapress
Dimanche 8 septembre à 7h30 du matin, un agent d'entretien municipal de Grenoble a été abattu par un délinquant multirécidiviste alors qu'il tentait de le retenir. L'homme, alcoolisé, essayait de s'enfuir après avoir provoqué un violent accident de la route. Il n'a pas hésité à sortir une arme et à abattre Lilian Dejean, auquel la ville a rendu hommage lundi. Le suspect, toujours en cavale, a été identifié.
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Le drame est survenu tôt dimanche matin dans le centre de Grenoble, sur le boulevard Jean Pain,  alors que les agents d'entretien de la ville s'affairaient à nettoyer les lieux au niveau de la mairie.

Un jeune visiblement alcoolisé au volant d'une puissante Audi RS3 bleue, immatriculée en Pologne, a violemment percuté par l'arrière un second véhicule arrêté à un feu de signalisation. Avant de tenter de prendre la fuite à pied.

C'est alors que Lilian Dejean, fonctionnaire émérite de la ville âgé de 49 ans et père de deux enfants, a essayé de l'en empêcher. L'homme responsable de l'accident, dont on apprend aujourd'hui qu"il sortait vraisemblablement de boîte de nuit comme le révèle Paris Match, n'a alors pas hésité à sortir une arme de poing et à tirer sur l'agent municipal. Qui est décédé des suites de ses blessures, dues à deux balles logées dans le thorax relate La Dépêche du Midi.

L'homme rapidement identifié mais pas interpellé

L'auteur des faits avait été rapidement identifié par les forces de l'ordre grâce aux caméras de surveillance et à son ADN retrouvé dans l'Audi, louée à un tiers. Son nom a dans un premier temps été tû mais a finalement fuité aujourd'hui : il s'agirait d'un certain Abdoul.D d'après Le Parisien, un multirécidiviste de 25 ans né en 1999 en France et originaire de l'Isère. Mais les recherches avaient déjà commencé.

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Le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant a ainsi déclaré : "quatre perquisitions ont eu lieu dimanche et lundi dans des lieux qu’il est susceptible d’habiter", avec le soutien du RAID (Recherche assistance intervention dissuasion). Sans succès pour le moment.

Un multirécidiviste au lourd passé judiciaire

 "L’homme est connu de la justice pour diverses infractions", dont "des vols, violences et trafic de stupéfiants" a précisé le procureur (mais ils est également suspecté de plusieurs vols aggravés). Toujours d'après Le Parisien, il avait l'interdiction de porter une arme jusqu'en 2028.

Le Dauphiné Libéré rapporte que l'homme aux 11 condamnations, dont certaines à de la prison ferme, y avait déjà séjourné en juin 2023, à la maison d’arrêt de Varces dans l’Isère . Avec l'aide de cinq codétenus, il avait tabassé un autre prisonnier qui avait failli perdre un œil.

Émotion à la mairie de Grenoble

Lundi 9 septembre, tous les employés municipaux de la ville lui ont rendu un hommage, de nombreux collègues et habitants ont pu laisser un message d'adieu à Lilian Dejean, dont les deux frères étaient présents, appelant dignement au calme.

Eric Piolle, maire Les Écologistes de Grenoble (qui ne se représentera pas pour un prochain mandat), a tenu un discours : "nous sommes en deuil en hommage à un agent public, un père, un grand-père, un militant syndical, un camarade, un collègue, une figure appréciée de toutes et tous. Tout est fait pour arrêter l’auteur de ce crime atroce." Discours qui a fait polémique car involontairement maladroit.

"Comment se fait-il qu’on soit armé dans la rue ? Et comment se fait-il qu’on soit suffisamment décérébré pour tirer à 7h du matin sur quelqu’un qui est venu vous porter secours ?" s'est-il interrogé. L'État étant clairement visé.

Puis, il a poursuivi : "la colère est énorme, et cette diffusion des armes dans la société française génère des accidents dramatiques comme celui-là et la mort de quelqu’un qui était au service de l’intérêt général."

Il avait déclaré ensuite "personne n’est à l’abri d’une balle perdue" et "d'accident de la circulation" dans la même phrase, ce que certains médias ont interprété comme un déni de ce qui venait de se passer. Mais Eric Piolle, maladroitement, encore une fois, parlait là des faits-divers en général et non du drame de dimanche. Un mauvais procès, donc.