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Pour contrôler l'absentéisme dans la fonction publique, Gabriel Attal avance plusieurs propositions pour réguler les coûts.
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Un combat de longue haleine : l'absentéisme dans la fonction publique continue d’augmenter et son coût pour l’Etat explose. Selon un rapport commandé par le Premier ministre Gabriel Attal, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale des finances (IGF) ont établi les dépenses relatives à l'absentéisme.

Les arrêts de travail pour raison de santé coûtent en moyenne 15 milliards d’euros (4,9 milliards dans le versant de l’Etat, 5,8 milliards dans la fonction publique territoriale et 4,4 milliards dans l’hospitalière) à l’État chaque année. 

Une hausse "historique" des absences 

En 2022, chaque agent public a été absent en moyenne 14,5 jours, un niveau jugé "historiquement haut". L’impact de la crise sanitaire est notable : les deux tiers de cette hausse sont attribués au Covid. Cependant , cette situation engendre des surcoûts considérables et une désorganisation des services publics. Le rapport souligne que "la maîtrise et la réduction des absences pour raison de santé constitue donc un objectif pour garantir une meilleure efficience de la dépense publique".

A ses dépenses s’ajoutent des “coûts supplémentaires pour l’employeur public” “tels que le recours à des remplacements, intérims et heures supplémentaires afin de garantir la continuité du service public”, précisent les auteurs du rapport.

Allonger le délai de carence : une solution controversée

Pour réduire ces coûts, l’Igas et l’IGF proposent plusieurs pistes, dont l’une des plus controversées qui concerne l’allongement du délai de carence. Actuellement, les agents publics ne sont pas indemnisés pour leur premier jour d’arrêt maladie

Ce "jour de carence", rétabli en 2018, aurait permis de réduire de 11% les arrêts de courte durée et de générer 134 millions d’euros d’économies en 2023. Le rapport propose d’instaurer un deuxième voire un troisième jour de carence, à l’image du secteur privé. Une telle mesure pourrait permettre à l’État d’économiser jusqu’à 289 millions d’euros par an.

Une réduction de l’indemnisation des arrêts maladie

Une autre proposition majeure concerne la réduction du taux d’indemnisation des arrêts maladie. Actuellement, les fonctionnaires perçoivent 100% de leur salaire pendant les trois premiers mois de congé. L’Igas et l’IGF suggèrent de ramener ce taux à 90%, comme pour le secteur privé

Selon le rapport, cette mesure permettrait de réaliser 900 millions d’euros d’économies chaque année.