De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Quelle est la situation des assurés Agirc-Arrco avant leur départ à la retraite ? L’organisme vient de publier un rapport au sein de sa revue "Les cahiers de la retraite complémentaire".
À l’heure où le débat présidentiel sur les retraites se focalise sur la question de l’âge de départ, il est intéressant d’observer si le recul de l’âge est réellement une solution optimale, pour réaliser des économies et maintenir les finances du système de retraite par répartition à l’équilibre. Sur les 658 000 assurés ayant liquidé leurs droits directs à l’Agirc-Arrco en 2019, 61,4% occupaient un emploi en France, l’année précédant leur départ en retraite, dont 43,4% dans le privé et 18% dans un autre secteur (public, indépendant…).
Retraite : près d’un nouveau retraité sur quatre sans emploi
Cela signifie donc que 39,6% (soit près d’un nouveau retraité sur 4) étaient sans emploi. Dans le détail, 11,6% ont acquis des droits au titre du chômage dans les 12 mois précédant leur retraite et 6,6% au titre de la maladie ou de l’invalidité. 20,4% des nouveaux retraités en 2019 étaient "absents" ou inconnus des régimes de retraite français l’année précédant l’attribution de leur pension Agirc-Arrco. Ils regroupent le chômage longue durée non indemnisé, les personnes au foyer, celles percevant les minima sociaux ou parties vivre à l’étranger (en emploi ou non), détaille l’organisme.
À noter également que parmi ceux encore en poste avant leur départ, 42% ont liquidé leurs droits avant l'âge légal de 62 ans, car ils ont pu bénéficier du dispositif de carrière longue.
Le recul de l’âge de départ pourrait-il alors aller de pair avec la hausse du chômage ?
Recul de l’âge pivot : gare à la montée du taux de chômage
Repousser l’âge de départ à la retraite pourrait mener les inactifs à la précarité. Ils percevraient en effet plus longtemps des allocations chômage, des indemnités journalières ou encore le revenu de solidarité active (RSA), une fois en fin de droits. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un report de l’âge légal de 62 à 64 ans mènerait à une hausse des dépenses au titre de la pension d’invalidité de l’ordre de 1,8 milliard par an !
Quid de l’augmentation des dépenses d’allocations ?
Report de l’âge de départ à la retraite : les conséquences sur les prestations sociales
D’après les chiffres de la Dares, organisme de statistiques rattaché au ministère du travail, un report de deux ans de l’âge de départ engendrerait une explosion des dépenses d’allocation de retour à l’emploi (ARE) et d’allocation de retour à l’emploi formation (AREF), estimée à 1,3 milliard d’euros par an. En cause, "près de 84 000 bénéficiaires de l’ARE supplémentaires, dont près de 60 000 de plus aux âges de 62 ans et de 63 ans".
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