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Enfin. Les choses vont peut-être bouger concernant l'employabilité des seniors de plus de 60 ans. Car si le départ à 64 ans acté par la reforme des retraites pour des raisons économiques peut s'entendre, un argument imparable s'y oppose : comment cotiser jusqu'à cet âge quand, dès la moitié de la cinquantaine, les sociétés ont tendance à vouloir se débarrasser des ces salariés "moins productifs", "plus souvent malades", etc. ?
En effet, d'après les chiffres de l'Insee pour l'année 2023, si 80 % des Français travaillent jusqu'à 55 ans, ce chiffre tombe à 50 % à 61 ans (moins de 10 % à 69 ans). Au final, 21 % des 55-61 ans ne sont ni en situation d'emploi, ni à la retraite et seuls 42,6 % des 60-64 ans sont en activité. Pourtant, toujours selon les données de l'institut, la situation s'est améliorée : entre 2018 et 2023, la "participation des seniors au marché du travail" a augmenté de 2,5 points pour les 55-59 ans et de 6,2 points pour les 60-64 ans.
Accord entre syndicats et entreprises sur l'emploi des seniors
Capital parle toutefois d'un "accord mitigé", survenu dans la soirée du 14 novembre dernier. Le but officiel de ces discussions, révèle un communiqué du ministère du Travail, est "d'encourager la reprise ou le maintien en emploi des seniors." Comme nous l'avons vu, il était temps.
Mais, comme le déplore le magazine économique, si "deux mesures principales ont été négociées", aucune date n'a encore été évoquée. Ce qui a fait réagir Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT :
"Le gouvernement et le Parlement doivent prendre des mesures législatives, notamment sur la retraite progressive. Nous n’avons donc aucune garantie sur le calendrier."
Demi-victoire des syndicats sur la retraite progressive
C'est un gros changement qui s'annonce pourtant : la retraite progressive devrait désormais être accessible dès 60 et non plus 62 ans. Fin 2023 rapporte Capital, ce dispostif qui permet de travailler à temps partiel et de toucher en même temps une part de sa pension ne concernait que... 27 000 personnes en France.
Une victoire donc pour les syndicats, mais en demi-teinte : car pour profiter de cette mesure, le salarié qui souhaitera prendre une retraite progressive aura obligatoirement besoin de l'accord de son employeur.
Victoire du patronant sur le désormais ex-CDI Senior
L'autre mesure négociée, est la refonte du CDI Senior, renommé Contrat de valorisation de l’expérience (CVE). Il ne concernera que les chercheurs d'emploi de plus de 60 ans, mais certains pourront y prétendre dès 57 ans en fonction du contenu de différentes conventions collectives.
Ce contrat implique que chaque salarié en CVE aura l'obligation de tenir son employeur au courant de la date à laquelle il pourra bénéficier de la retraite à taux plein. Ce dernier aura dès lors la possibilité de mettre un terme au contrat.
Au grand dam des syndicats. Pour la CGT, cet avantage en faveur des entreprises est "totalement rédhibitoire" et elle "fera tout pour qu’il disparaisse des accords définitifs." Mais le CVE va être instauré pour une période test de 5 ans et ne sera validé qu'en fonction des résultats constatés.
Enfin tous les 3 ans désormais, les sociétés qui comptent plus de 300 personnes devront négocier avec les partenaires sociaux sur "l'emploi et les conditions de travail des seniors".