La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
"Bien vieillir". C'est la promesse faite par la loi de l'exécutif examinée depuis lundi 20 novembre à l'Assemblée nationale. Le texte, version finale du projet de loi "grand âge" promis par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat. Les années ont défilé depuis, mais la loi a fini par atterrir sur les pupitres du Parlement, avec cet impératif : comment traiter une population vieillissante ? L'Insee a ainsi établi que dans un futur aussi proche que 2023, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Les plus de 65 ans seront quant à eux plus nombreux que les moins de 15 ans, pour la première fois.
Un projet "coquille vide" ?
L'examen du texte, déposé en décembre 2022 par des députés Renaissance et Horizons, avait été reporté en juillet, après une première lecture interrompue en avril par la pause parlementaire. C'est peu de dire qu'il avait suscité la déception de l'opposition. Ainsi le député insoumis Français Ruffin a-t-il qualifié le projet de loi de "petite chose minuscule". Le député socialiste Jérôme Guedj a fait part de son côté de sa "frustration gigantesque" alors qu'un texte sur le sujet aurait pu être "fédérateur". Même au sein de la majorité, le texte a peiné à convaincre : la députée Renaissance Monique Iborra a renoncé à être la rapporteure du projet , dénonçant sur X "des réformes qui ne traiteront pas le fond mais seulement la forme. Le symptôme, mais pas la maladie." Retour sur les principales mesures intégrées dans cette loi à destination des seniors.
Un plan contre l'isolement social
Le premier volet de la future loi prévoie la création d'une Conférence nationale de l'automonie, chargée de piloter la prévention contre la perte d'automonie chez les seniors. Elle s'appuie sur un "centre national de preuves de prévention de la perte d'autonomie et de ressources gérontologiques", qui proposera des aides, telles que le soutien à domicile. La loi aborde également la lutte contre l'isolement des personnes en situation de vulnérabilité, pour lesquelles est envisagé un contact périodique. Selon une étude (PDF) de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) de 2022, environ 1,5 million de personnes âgées de 75 ans et plus en France souffraient d'isolement social social sévère ou modéré, y compris les plus jeunes seniors placés en établissements.
Pour les personnes placées, la proposition de loi évoqué également "un droit de visite de ses proches et un droit au maintien du lien social et à une vie familale normale" et une assistance en cas d'impossibilités partielle ou totale de s'exprimer. Une mesure destinée à éviter le drame humain causé par les mesures anti-Covid pendant la pandémie, vecteur d'isolement pour les seniors.
Le signalement des maltraitances
Le projet de loi anticipe la création d'une instance départementale charger de reccueillir et d'évaluer les plaintes pour maltraitance, puis d'effectuer un signalement auprès de l'autorité judiciaire. L'initiative survient plus d'un an après le scandale Orpéa, groupe d'Ehpad désigné dans le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet comme coupable de maltraitances institutionnalisées et de détournement d'argent public. En 2022, 1 400 établissements ont fait l'objet d'un contrôle sur près de 7 500, selon le ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées (PDF).
Le soutien aux professionnels et à la descendance
Enfin, le texte prévoit l'expérimentation d'une carte professionnelle pour les travailleurs du secteur des services d'autonomie à domicile. Ils pourraient percevoir une aide financière à la mobilité par le département, financée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. 100 millions d’euros supplémentaires sont prévus pour l’aide à la mobilité des aides à domicile, une somme insuffisante selon François Ruffin : "Vous demandez aux départements, aux associations, aux auxiliaires de vie d’affronter ce défi (démographique) avec des miettes" a t-il dénoncé cette semaine.
La loi prévoit aussi la suppression de l'obligation alimentaire versée par les petits-enfants qui ne seraient plus en mesure d'assurer leurs besoins élémentaires.