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Les deux dernières années auront mis le portefeuille des plus de 70 ans à rude épreuve. Selon un sondage OpinionWay* commandé par la société Monetivia, ils sont 20% à déclarer de ne pas disposer, en 2022, d’un patrimoine et de revenus suffisants pour "vivre décemment".
On pourrait croire, pourtant, qu’ils sont relativement épargnés par les crises : la plupart sont déjà à la retraite, propriétaires, sans plus aucun enfant à charge. Mais dans les faits, ils sont en réalité en première ligne des récents bouleversements économiques.
"Les seniors sont touchés, car jusqu’à il y a peu, les retraites étaient loin de suivre l’inflation. Le cœur du sujet, c’est aussi le coût du logement, qui ne cesse d’augmenter. 72% des seniors sont propriétaires et font face à des charges et des taxes toujours plus élevées, donc, leur situation est moins favorable", note Thomas Abinal, cofondateur de Monetivia, qui a diligenté l'enquête. Les sondés sont en effet 77% à penser que les dépenses liées à leur logement ont augmenté ces deux dernières années.
Ce ne sont pas les oubliés des pouvoirs publics, mais ils sont particulièrement exposés car ils ne travaillent pas. Leur revenu est contraint : il n’y a pas de marge de manoeuvre, de levier, sauf pour certains, à reprendre le travail, ce qui n’est forcément souhaitable - Thomas Abinal, cofondateur de Monetivia
Les solutions des seniors pour faire face à la crise
Plus globalement, 55% des seniors interrogés par OpinionWay déclarent faire face, en ce moment, à des difficultés financières qui impactent leur quotidien. C’est 6 points de plus qu’en 2020.
86% sont aussi particulièrement inquiets et craignent de voir leur pouvoir d’achat diminuer encoreà cause de l’inflation. "Par rapport aux scores d’il y a deux ans, la différence est de taille", mesure le cofondateur de Monetivia. "Sur certaines réponses, au niveau de l’évolution des scores, on est à 10 points de différence".
Pour faire face à cette situation de plus en plus précaire, les retraités ont confié qu’ils comptaient limiter leur vacances (pour 60% des sondés), ou encore qu’ils renoncent déjà, lors de leurs achats, à certains produits alimentaires (pour 47% d’entre eux).
Autre alternative envisagée par 36% des sujets de l’étude : dégager des liquidités de leur logement, en vendant, par exemple, leur maison pour en acheter une moins chère. "15% disent qu’ils sont prêts à vendre leur logement de façon classique pour acheter moins cher ! La propension à considérer le logement, la location ou la vente a augmenté. Ce sont des solutions ressenties comme pertinentes aujourd’hui", explique Thomas Abinal, dont l’entreprise est par ailleurs spécialisée en immobilier et en ingénierie patrimoniale. Pour lui, "il y a quelque chose à faire en termes d’optimisation immobilière pour permettre aux seniors de gagner en pouvoir d’achat".
*Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1304 personnes, dont 1037 propriétaires, représentatif de la population française âgée de 70 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
En France, selon le rapport annuel de la DREES (direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques), la pension de retraite moyenne perçue par les nouveaux retraités en 2020 s’élevait à 1400 euros nets. Un pécule qui, parfois, ne suffit pas. Le sondage OpinionWay pour Monetivia assure que 38% des plus de 70 ans interrogés estiment ne pas avoir un patrimoine ou des revenus suffisants pour se faire plaisir. C’est 7 points de plus qu’il y a 2 ans. Les femmes sont d’autant plus touchées : 25% déclarent qu'elles n’ont pas assez, contre 14% des hommes. Ce qu’il leur manque pour vivre correctement ? La somme non négligeable de 626 euros tous les mois (7500 euros par an), selon l’étude. Et la situation est définitivement pire qu’il y a deux, elle pourrait aussi… s'empirer encore, craignent les sondés. Au moment où on a lancé l’étude, cet été, on commençait à avoir cette intuition, le climat était déjà très anxiogène. La situation a encore empiré entre temps", note Thomas Abinol. Le sondage fait état des inquiétudes suivantes, entre autres, chez les plus de 70 ans : "Il y a eu beaucoup de communication négative ces derniers mois autour de l’inflation, le coût de l’énergie. On nous a expliqué que ça allait être infernal, et le bruit médiatique a un effet sur le moral des gens", tempère toutefois Thomas Abinal. Pour le cofondateur de Monetivia, difficile, dans un tel contexte, de rester optimiste. "Toutefois, les résultats du sondage montrent bien, dans une certaine mesure, qu 'ils sont plus inquiets, pessimistes. C’est un ressenti plus qu'une photo scientifique, mais leur perception là aussi a évolué de façon négative", résume t-il. 626 euros par mois : le montant qu'il manque aux seniors pour "vivre décemment"
Niveau de vie des retraités : de pire en pire ? "Ils sont de plus en plus inquiets et pessimistes"