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Les fraises pourraient bien être absentes cette année. Dans le Lot-et-Garonne, les producteurs ne sont pas certains d'avoir les bras nécessaires pour réaliser la cueillette, explique le journal Le Républicain, repris par le portail Actu.fr. Il reste une semaine avant le pic de production et les commerçants hésitent à passer commande. Le département français est pourtant le principal fournisseur avec 15 000 tonnes de fraises par an. La mise en confinement de la population pour limiter la propagation du coronavirus Covid-19, handicape grandement les fraisiculteurs. Ils sont 360 en Lot-et-Garonne à s'inquiéter de la situation actuelle de la récolte. Certaines variétés de fraises ont déjà été recueillies, mais les 6 000 ouvriers agricoles saisonniers nécessaires vont clairement manquer.
Une urgence agricole
Face au risque de ne pas voir de fraise cette année, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume a lancé un appel général à tous les Français, informe 20 minutes.
"Je lance un grand appel à l'armée de l'ombre (…), aux femmes et aux hommes qui ne travaillent pas, qui sont confinés chez eux, qui sont serveur dans un restaurant, hôtesse d'accueil dans un hôtel, coiffeur de mon quartier, qui n'ont plus d'activité… Et je leur dis de rejoindre la grande armée de l'agriculture française, ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine", a-t-il déclaré
Initialement destiné à l'agriculture en général, cet appel à la solidarité est sollicité à l'échelle locale pour le cas des fraises. Dans un même temps, la chambre d'agriculture a créé une "Bourse à l'emploi agricole", dont le but sera de mettre en relation divers agriculteurs disponibles pour prêter main forte à ceux qui ont besoin de main d'œuvre.
Un geste du secteur agricole pour les soignants
Malgré la crise que traverse les fraisiculteurs en Lot-et-Garonne, ils n'ont pas hésité à accorder les premières cueillettes aux soignants. En effet, en guise de remerciement pour le travail colossal qu'ils effectuent chaque jour pour sauver des vies, les paysans de Rougeline leur ont offert les premières fraises produites, à la veille du printemps, explique le portail Actu.fr.
Pour ne pas générer de rassemblements superflus, la traditionnelle fête de la fraise de Sainte-Bazeille a été annulée. Un revers essentiellement dû aux mesures de confinement.
Des fraises vendues à moitié prix
Pour ne rien arranger, l'inquiétude monte pour les agriculteurs qui, s'ils arrivent à cueillir toutes leurs fraises, n'ont pour le moment aucun endroit où les vendre, expose Terre-net.
L'annonce du Premier ministre Edouard Philippe relative à la fermeture des marchés de plein air a porté le coup de grâce aux fraisiculteurs. Le président de la confrérie de la fraise de Carpentras, Dominique Begnis, raconte que la faible demande fait grandement chuter les prix.
"Il y a déjà eu des fraises jetées à cause de la mévente, on est très pessimistes". Pour l'heure, certaines variétés de fraises vendues habituellement huit euros en début de saison, se négocient maintenant aux alentours des quatre euros le kilo voire moins.