Arnaque à la carte bancaire : gare aux faux opérateurs mobiles et InternetIllustrationIstock
TEMOIGNAGE. Les escroqueries liées au démarchage téléphonique ne cessent d'augmenter. D'ailleurs, les interlocuteurs usurpent parfois l'identité des administrations ou de grandes sociétés pour vous voler. Bénédicte, une lectrice de Planet âgée de 71 ans et vivant à Paris, en a récemment fait les frais. Elle raconte.
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1 000 euros. Voici la somme qu’est parvenue à soutirer une fausse conseillère SFR à notre lectrice, le 30 juin dernier. Lorsque Bénédicte reçoit un appel vers 15h10, elle pense avoir une employée SFR au téléphone, opérateur au sein duquel elle a souscrit un abonnement Internet et mobile. La personne se présente en effet comme telle et lui propose de réaliser un point sur ses forfaits actuels.

Bénédicte, que nous avons contactée après avoir reçu son mail d’alerte, nous raconte sa triste expérience afin d'avertir le plus grand nombre : "Une ‘conseillère’ de mon opérateur box et mobile (SFR) me contacte et me propose de revoir à la baisse mes forfaits mensuels. Elle m’explique que pour réduire le nombre de résiliations, dus aux tarifs avantageux proposés seulement pendant un an aux clients, une nouvelle offre est proposée à certains abonnés."

"Le discours est très professionnel, reprend les termes utilisés par les vrais conseillers SFR. L’interlocutrice connait d’ailleurs tous mes numéros de ligne ainsi que le montant de mes forfaits. Je ne me méfie donc pas", nous détaille la victime.

Arnaque téléphonique : un euro à payer pour valider un changement de forfait

Et de poursuivre : "Elle me propose alors de baisser ma facture de 10 euros (54 euros au lieu de 64) en réunissant mes 2 abonnements : mobile et box. Elle m’indique également que ce nouveau contrat est plafonné à 1 000 euros par an. Mes communications hors-forfait ne pourront donc pas dépasser ce montant, mais, pour valider ce changement tarifaire de mon forfait, l’interlocutrice me demande de régler un euro par carte bancaire…"

Arnaque : "Je viens d'être la victime d’une fraude à la carte bancaire par téléphone"

Bénédicte ajoute : "Ayant alors eu petit doute, je lui demande : ‘vous êtes bien SFR ?’ ‘Oui, bien sûr’, me répond la fausse conseillère. ‘D’ailleurs notre conversation est enregistrée.’ Elle me recommande même en cas de problème d'appeler le 1023, qui est le vrai numéro d'appel du service client de SFR. Je lui donne donc mes coordonnées bancaires. Or, lorsque je reçois le SMS de confirmation, qui utilise le même libellé "InfoSFR" que les SMS envoyés par l'opérateur, apparaît sur l'écran de mon téléphone 1 000 euros ! Je lui fais donc part de mon étonnement, mais elle revient sur le montant du fameux plafonnement", annonce la retraitée.

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"Je valide donc l’opération. Je n’y pense plus jusqu’au lendemain, lorsque, par hasard, un vrai opérateur SFR me contacte pour faire de nouveau le point sur mes forfaits. Je me rends alors compte au cours de la discussion que je viens d'être la victime d’une fraude à la carte bancaire par téléphone. Le numéro utilisé n’est d’ailleurs plus attribué. Je m’empresse alors de déposer une pré-plainte en ligne et envoie aussitôt un mail à mon conseiller bancaire, afin de faire opposition et d’être remboursée. Je ne m’attendais en revanche pas à de telles réponses…"

Démarchage téléphonique abusif : la banque refuse tout remboursement

"Malgré le dépôt de plainte, un signalement en ligne sur le site Internet signalement-gouv.fr, la lettre de contestation et ma demande de bloquer le versement de cette somme de 1 000 euros, le service carte bancaire ne veut pas me rembourser cette somme puisque c'est moi qui ai validé la transaction", déplore Bénédicte.

"Pourtant cette opération a été obtenue par une pratique commerciale pour solliciter le consommateur à souscrire un contrat, en usurpant le nom de mon opérateur. Ce genre de fraude, d'escroquerie peut se renouveler, c’est pourquoi je vous en avise", nous explique-t-elle.

D’autant que les seniors sont les cibles privilégiées des malfaiteurs. Quant à l’espoir de voir son dossier traité par le procureur, il semble infime. Le policier ayant rédigé sa plainte lui a en effet affirmé qu’en dessous de 2 500 euros de préjudice, les suites sont rares.

Bien décidé à ne pas laisser tomber, Bénédicte a, sous nos recommandations, rédigé une lettre à l’attention du médiateur bancaire. Si vous êtes victime d’une telle arnaque, un médiateur à la consommation pourrait aussi vous aider.

Par ailleurs, le Parlement vient d’adopter définitivement ce mercredi 15 juillet une proposition de loi sanctionnant plus sévèrement le démarchage téléphonique abusif. Il sera même interdit dans le secteur de la rénovation énergétique. En attendant, soyez vigilants et inscrivez-vous sur une liste anti-démarchage comme Bloctel.