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 Épidémie de chikungunya : doit-on craindre l'apparition du virus en métropole ? IllustrationIstock
Le pic de l'épidémie de chikungunya qui touche La Réunion a été franchi a indiqué ce lundi 14 avril. Le virus pourrait-il arriver dans la métropole ? Éléments de réponse.

“On a franchi le pic”. C’est ce qu’a estimé Gérard Cotellon, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de l’île de la Réunion sur franceinfo ce lundi 14 avril. Ce même jour, 120 militaires du Régiment de service militaire adapté (RSMA) ont été déployés en renfort sur l’île pour des opérations de démoustication, alors que deux décès de personnes de plus de 75 ans dûs à la maladie ont déjà été recensés et qu’"une quarantaine de cas graves", notamment chez des enfants et nouveaux-nés, sévissent toujours. 

Dans son bilan publié mercredi dernier, Santé publique France a rapporté près de 6 300 nouveaux cas de chikungunya enregistrés sur la dernière semaine de mars. Depuis le début de l’année, l’île a comptabilisé un total de 27 521 cas, selon les données de l’agence sanitaire.

Une épidémie “sous contrôle”

Bien que le virus soit actuellement présent sur “partout sur l’île”, l’épidémie est “sous contrôle”, affirme Gérard Cotellon. Il a également précisé que les patients sont “moins malades qu’en 2005-2006”, lors de la première apparition du chikungunya dans le sud-ouest de l’océan Indien. 

Faute de traitement spécifique, les produits les plus demandés sont le paracétamol pour soulager les symptômes  et les répulsifs antimoustiques à titre préventif. Une campagne de vaccination a également été lancée depuis la semaine dernière. Les 40 000 premières doses du vaccin Ixchiq (développé par Valneva) ont été réservées aux personnes de 65 ans et plus souffrant de comorbidités. Environ 50 000 doses de vaccin gratuites supplémentaires sont attendues à La Réunion d’ici la fin du mois.

Quels symptômes doivent vous alerter ? 

Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques tigres principalement. Elle peut passer inaperçue, mais se manifeste généralement entre 4 et 7 jours après la piqûre infectante.Une fièvre élevée (au-delà de 38,5 °C) survient brutalement. Elle s’accompagne de maux de tête, de courbatures et de douleurs articulaires parfois très intenses, localisées principalement au niveau des extrémités : poignets, chevilles, phalanges. D'autres symptômes peuvent également apparaître, comme une conjonctivite, des éruptions cutanées ou encore des nausées.

La France est-elle réellement exposée au risque d'une épidémie de chikungunya ?

"Il n'y a pas de gros risque que l'épidémie arrive en métropole. Et même  s'il existe un risque de cas  “importés” par des personnes revenant de séjours à l’étranger pour ce genre d'épidémie, le chikungunya est rarement sévère et mortel dans la plupart des cas. Il faut toutefois rester prudent et respecter quelques gestes simples comme se protéger des piqures de moustiques", nous explique Julien, infirmier.

Si pour l’heure aucun cas n’a été identifié en métropole, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) estime que la France métropolitaine fait face à “un risque assez élevé” d’épidémies liées au moustique tigre au cours des cinq prochaines années, notamment à cause du réchauffement climatique. Deux autres cas ont récemment été recensés à Mayotte et en Martinique. Le premier concerne une habitante de Mamoudzou, de retour d’un séjour à La Réunion fin mars, le second, un patient originaire de La Réunion ayant séjourné en Martinique pendant la seconde moitié de mars, où il a développé des symptômes caractéristiques de la maladie.