Chaque fin d’année, Google dévoile son classement des dernières tendances de recherche en France et dans le monde. Tour d'horizon des sujets qui ont marqué l’année 2024 en France.
Je m’appelle Louise Aubery, j’ai 22 ans, je suis étudiante à Science Po Paris et j’ai des plateformes sur des réseaux sociaux sur lesquelles j’essaye d’aider ma communauté à mieux s’accepter. J’ai été touchée par une affaire de grossophobie suite à la publication d’une photo sur mon compte Instagram et j’ai décidé de prendre la parole sur le sujet.
J’ai été conviée à un voyage de presse fin mai par une agence de communication qui travaille pour un office de tourisme des Charente-Maritime. On m’a proposé un voyage de deux jours sur l’île d’Oléron. Comme j’étais disponible, j’ai répondu favorablement. Mais 10 jours avant la date du départ, je reçois un mail de l’agence qui m’explique “qu’au vu de mes dernières photos, le client souhaite annuler ma participation à ce voyage”.
"Je pensais que ma tenue plutôt légère posait problème"
Mon premier réflexe est d’aller voir sur mon compte Instagram ce que j’ai publié récemment. Il n’y avait que deux photos dont un cliché où je pose en lingerie avec mon amie Pauline (@pausitiveworld) et où l’on tient une pancarte avec écrit "All bodies are good bodies" (traduction : "Tous les corps sont de bons corps").
Au départ, je pensais que ma tenue plutôt légère posait problème. Mais en réalité, le véritable souci venait du fait que j’ai posé avec un physique différent, plus “grande taille”. Et le message derrière ma photo n’a visiblement pas plu au client. Quand j’ai fini par comprendre pourquoi mon post dérangeait, je n’ai pas eu envie de me taire !
Parler pour se sentir mieux
J’ai donc décidé de pousser un coup de gueule. Pour moi, j’avais la responsabilité de ne pas rester silencieuse sur le sujet. J’ai eu envie de partager un manifeste pour libérer la parole.
J’ai raconté cette histoire à mon amie Julie du compte @douzefevrier et c’est comme ça qu’on a lancé #OnVeutDuVrai. Le hashtag a tout de suite été très partagé par des grandes figures d’Instagram comme Juliette de @Coucoulesgirls ou encore Marie de la chaîne @EnjoyPhoenix.
En un jour, on a reçu près de 1000 témoignages ! On a donc créée un compte pour pouvoir les mettre en avant. On a senti un vrai besoin de s’exprimer de la part de nos communautés respectives.
Je pense qu’on ne devrait jamais avoir peur de s’engager, en particulier sur des causes aussi importantes que le féminisme, la lutte contre l’homophobie ou encore l’acceptation de soi. Personne ne devrait être qualifié de "trop féministe" ou de "trop en forme…".
Aujourd’hui encore, dans mon milieu, mais pas seulement, les nanas les plus contactées, ce sont des filles qui ne font pas un pas sur le côté, qui ont des feed Instagram lisse avec des photos retouchées, etc. Le plus-size dérange encore beaucoup et on ne veut clairement pas être associé à des nanas en chair. Pour ces marques-là, les personnes rondes le sont parce que ce ne sont que des flemmards et des feignants et puis “c’est pas beau sur les photos”. Alors que personne ne connaît la réalité de ce que ces personnes traversent !
La mise en place d’une charte #OnVeutDuVrai
On espère que ce mouvement va déclencher des prises de conscience auprès des marques. Si elles ne changent pas d’elles-mêmes, il faudra les pousser à le faire, quitte à les rendre hasbeen ! Mais on cherche aussi saluer les démarches qui vont dans le bon sens, pas simplement basher les gens qui font mal. On aimerait aider les marques à montrer les gens tels qu’ils sont vraiment. Plus elles montreront du vrai, plus le monde ira mieux !
L’étape suivante ? Créer une charte "OnVeutDuVrai Approved" pour les entreprises selon des critères spécifiques autour du respect de la diversité des corps, des ethnies, de l’environnement et des conditions de travail, mais aussi qu’on mette un terme à la retouche des photos !