De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C'est le ministère des Affaires étrangères qui a annoncé la nouvelle. L'Hexagone a rapatrié, dans la nuit du dimanche 21 juin au lundi 22 juin 2020, dix enfants de djihadistes français, informe Le Figaro. Tous étaient retenus dans des camps de déplacés sous contrôle kurde en Syrie. "La France a procédé ce jour au retour de dix jeunes enfants français mineurs, orphelins ou cas humanitaires, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie", a expliqué le Quai d'Orsay. Toutefois, aucune explication n'a été fournie quant aux circonstances dans lesquelles ces enfants ont quitté la Syrie, ni le lieu d'arrivée sur le territoire français.
"Ces enfants ont été remis aux autorités judiciaires françaises, font désormais l'objet d'un suivi médical particulier et d'une prise en charge par les services sociaux", a seulement indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Une opération rondement menée notamment grâce à l'aide de l'administration semi-autonome kurde du nord-est de la Syrie, dont la "coopération" a été remercié par Paris.
300 enfants toujours retenus dans des camps
La ville a d'ailleurs précisé avoir agi "au regard de la situation de ces jeunes enfants particulièrement vulnérables et dans le cadre des autorisations données par les responsables locaux". De plus, le collectif Famille unies, chargé de regrouper des proches de ces enfants de djihadistes en France, recense toujours environ 300 mineurs retenus, la plupart du temps dans des tentes.
La majorité d'entre eux sont coincés dans les camps d'Al-Hol et de Roj dans le nord-est de la Syrie. Pour remédier du mieux possible à ce problème, le collectif demande régulièrement au gouvernement français de mettre en place des rapatriements pour ces enfants, et pour leur mère. Cependant, de nombreux points rendent ces revendications difficiles à honorer.
Les autorités kurdes détiennent 12 000 étrangers
Dans un premier temps, il faut rappeler que la France rechigne à ramener les quelque 150 hommes et femmes suspectés d'être complices de l'État Islamique car elle souhaite leur jugement sur place. En outre, il est difficile de rapatrier un enfant non orphelin, car il faut l'approbation de la mère. Les autorités kurdes, quant à elles, affirment détenir 12 000 étrangers, dont 4 000 femmes et 8 000 enfants, dans trois camps de déplacés du nord-est.
Elles ont d'ailleurs lancé de multiples appels aux pays concernés pour rapatrier leurs ressortissants, en signalant ne plus être en capacité de les garder très longtemps. Des avertissements également souvent relayés par les États-Unis qui s'inquiètent du risque d'évasion et de dispersion des djihadistes.
En tout cas, il s'agit aussi d'une urgence vitale. En effet, 517 personnes, dont 371 enfants, sont morts dans le camp d'Al-Hol sur la seule année 2019.