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Depuis janvier, les Français se mobilisent pour contrer une réforme des retraites grandement impopulaire, vécue comme une véritable injustice par les travailleurs et les futurs retraités. Tandis que les syndicats et l’opposition se sont montrés particulièrement offensifs pour empêcher l’adoption de la réforme des retraites, rien n’a pu arrêter l’exécutif, bien décidé à faire voter coûte que coûte le texte de loi. Après des semaines de négociations, ce sont finalement les Sages qui ont eu le dernier mot en faisant valider la réforme des retraites dans l’antre du Conseil constitutionnel. Désormais, de nombreuses questions se posent notamment sur la mise en application du texte. Découvrez l’une des conséquences inattendues de la réforme.
Retraites : un recul de l’âge légal qui pose problème
Avec la mise en application de la réforme des retraites, prévue le 1er septembre prochain, toute une génération va être impactée par le recul de l’âge légal de départ. Le passage de 62 à 64 ans fait, en effet, partie des grandes mesures décrétées par le texte, en parallèle de la hausse de la durée d’assurance. Un choix qui n’est pas sans inquiéter les seniors, qui voient déjà leur survie sur le marché de l’emploi être considérablement entravée par la concurrence et les décisions économiques prises par les entreprises.
C’est dans ce contexte compliqué que le gouvernement avait souhaité soumettre la création d’un index seniors, ainsi que la perspective d’un CDI également consacré à l’emploi des futurs retraités. Ainsi envisagé, le CDI seniors pourrait, dès lors, favoriser l’emploi des plus âgés ou bien garantir un aménagement de leurs horaires en fin de carrière. L’index seniors, quant à lui, serait utilisé pour valoriser et encourager l’emploi des plus de 55 ans en France. Les entreprises devraient, par conséquent, communiquer sur le taux d’employabilité de salariés de plus de 55 ans.
Retraites : une confrontation entre jeunes diplômés et seniors ?
D’après le ministre de l’Economie, ce sont 56% seulement des 55-64 ans qui sont encore en activité. Face à un taux d’emploi des seniors particulièrement préoccupant, la réforme des retraites devrait logiquement accompagner un retour vers l’emploi des plus âgés. Avec un âge légal désormais porté à 64 ans, les plus de 55 ans auront l’obligation de retrouver du travail pour cumuler des trimestres manquants et surtout atteindre le seuil fixé pour un départ à la retraite.
Dans ces perspectives complexes, l’emploi des jeunes diplômés s’impose également comme une véritable question. Un embouteillage entre les plus âgés et les plus jeunes ne risque-t-il pas de voir le jour, mais aussi d’empêcher un roulement plus fluide des emplois entre les générations ?
Retraites : quel impact sur l’accès à l’emploi des jeunes ?
Pour Stéphanie Villers, macro-économiste et conseillère à PwC France, il s’agit d’une fausse question. Elle rappelle d’ailleurs l’échec cuisant de la retraite anticipée, qui n’a pas permis de désembouteiller l’accès à l’emploien faisant, au contraire, augmenter le taux de chômage.
Comme le notifie 20 minutes, le directeur de l’Institut supérieur du travail, Bernard Vivier, va dans son sens en expliquant que “quand les seniors partent à la retraite, ça ne donne pas du travail aux jeunes”. Dès lors, les métiers occupés par les plus jeunes et les plus âgés n’ont pas les mêmes fonctions, ni les mêmes responsabilités. Il faudra donc observer en détail ce phénomène à partir de la rentrée prochaine pour s’en assurer.