Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
En utilisant l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, l’exécutif a mis le feu aux poudres au cœur d’une situation déjà très tendue. Pour bon nombre de Français, cet évitement du vote à l’Assemblée nationale a sonné comme un affront, qui a envenimé des relations difficiles entre le gouvernement, les syndicats et les manifestants. Alors que des manifestations sauvages se déclenchent chaque soir dans les grandes villes de France et à l’aube d’une nouvelle journée de mobilisation, la Première ministre, Elisabeth Borne, veut trouver la voie de l’apaisement. Elle s’est ainsi exprimée auprès de l’AFP, en espérant pouvoir trouver une sortie à cette crise majeure. Explications.
Retraite : l’exécutif cherche l’apaisement
Lors de son interview, diffusée mercredi dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, n’est pas parvenu à convaincre les Français, qui se sont montrés particulièrement critiques à l’égard du “mépris” affiché par le chef de l’État. Chez les syndicats et les membres de l’opposition, l’heure était même à la colère face à un dirigeant, qui semblait ne pas avoir entendu les demandes des Français, ni se préoccuper de leur mobilisation. En pleine tourmente, plusieurs membres du gouvernement cherchent, à leur tour, à créer un contexte serein et apaisé pour le débat.
Auprès du JDD, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a ainsi longuement évoqué la perspective d’une feuille de route parlementaire “réagencée”, tout en réaffirmant l’inflexibilité de l’exécutif. Il n’a pas hésité à confirmer de prochaines réformes à mettre en place, malgré la contestation sociale omniprésente. En marge d’un Conseil constitutionnel très attendu, il a également appelé à un dialogue avec les syndicats pour travailler dans l’intérêt des Français. Avec, en ligne de mire, la question des “gestions des fins de carrière”, “la reconversion professionnelle” ou encore “la revalorisation des salaires en dessous du Smic”.
Retraite : une Première ministre qui veut dialoguer
Dans un entretien donné à l’AFP ce dimanche, la Première ministre, Elisabeth Borne, a emboîté le pas au porte-parole du gouvernementen souhaitant ouvrir un espace de discussions et d’apaisements. Elle a affirmé être “à la disposition des partenaires sociaux [afin de trouver] le bon chemin” et a souhaité “reprendre le travail sur tous [les] chantiers”, allant de la pénibilité aux reconversions professionnelles.
Elisabeth Borne a ainsi expliqué qu’elle avait ouvert des temps de dialogues dans son agenda afin de recevoir les organisations syndicales et des organisations patronales durant la semaine du 10 avril. Après avoir annoncé, lors d’un congrès du parti Horizons, qu’elle estimait que “nous [avions] fait ce que les Français attendaient de nous”, le temps semble donc à une tentative de paix retrouvée.
Retraite : plus de recours à l’article 49.3 ?
La Première ministre, Elisabeth Borne, va toutefois devoir faire face à des challenges de grande ampleur puisque le chef de l’Etat l’a chargée de construire un programme de gouvernement, mais aussi un programme législatif. Elisabeth Borne entend donc imaginer “un plan d’action” avec des groupes parlementaires et des partis politiques qu’elle recevra la semaine du 3 avril.
Parallèlement, la Première ministre souhaite “dialoguer avec tous les acteurs sur la méthode [à] mettre en place”. Face à la colère sociale, elle a également affirmé qu’elle ne voulait plus recourir à l’article 49.3, en dehors des textes budgétaires. Pour l’heure, les syndicats font la sourde oreille et refusent de dialoguer si la réforme des retraites n’est pas remise en question. Le combat s’annonce donc difficile.