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Depuis janvier, la réforme des retraites agite les débats et divise les esprits. Après deux mois de discussions, l’Assemblée nationale n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur le texte du projet de loi et n’a pas pu mener à bien le vote prévu. Désormais, c’est le Sénat qui doit avoir le dernier mot avec l’appui des Républicains, présents en majorité. Tandis que l’article 7 reculant l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans vient d’être voté, quel avenir se prépare pour cette crise d’ampleur ? Voici les quatre possibilités envisageables pour sortir de cette épineuse situation.
Réforme des retraites : vers une adoption du texte par le Parlement ?
Les débats continuent autour de la réforme des retraites. Après une journée de manifestation importante le 7 mars et un appel à poursuivre le mouvement, les sénateurs ont adopté, en pleine nuit, l’article 7 du texte de loi. Bruno Retailleau, le patron des Républicains, a ainsi déclenché l’article 38, qui était déjà évoqué depuis plusieurs semaines afin de clore les échanges entre sénateurs. À 201 voix pour et 115 voix contre, le recul de l’âge légal de départ à la retraite a donc été adopté avec un passage prévu de 62 à 64 ans. Une avancée majeure dans l’examen du projet de loi, qui élimine progressivement de possibles négociations.
Pour sortir de cette crise conséquente, ce sont, à présent, plusieurs scénarios qui se dessinent à l’horizon pour le gouvernement et les Français. Dans un premier temps, il est probable que le Parlement vote le texte de loi dès le 16 mars prochain. Si les sénateurs adoptent le texte, tout comme la commission mixte paritaire, les deux chambres peuvent ratifier ensemble le texte. Pour Ouest-France, Corentin Poyet, professeur associé de sciences politiques à l’Université de Bergen en Norvège, explique que cette solution apporterait "une légitimité parlementaire" au texte sans toutefois permettre à la colère sociale de retomber.
Réforme des retraites : passer en force ou reculer ?
Parmi la liste des scénarios envisageables, le passage en force du gouvernement est toujours à l’ordre du jour. Alors que l’usage de l’article 38 pour l’adoption de l’article 7 fait débat, il n’est pas exclu de voir un article 49.3 être employé, tout comme certaines ordonnances. Dans ce contexte, Corentin Poyet évoque une perte "de légitimité parlementaire" pour le gouvernement, qui devrait faire face à "un déficit démocratique".
Dans un cas extrême, l’exécutif pourrait également plier sous le poids de la mobilisation. Même si cette option est jugée "très improbable" selon Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, il ne faut pas sous-estimer la puissance de la colère sociale actuelle.
Réforme des retraites : un abandon de la réforme est-il possible ?
Dans le dernier cas de figure possible pour le gouvernement et les Français, il se pourrait que la réforme des retraites soit bel et bien adoptée sans pour autant connaître une mise en application. Ce scénario se rapprocherait ainsi de celui réservé à la réforme du Contrat première embauche (CPE), lancée en 2006 par le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin.
Malgré un vote de cette loi, Jacques Chirac avait, à ce moment suspendu sa mise en vigueur pour créer un nouveau texte visant à modifier ses zones de controverse. Le poids de la mobilisation sociale avait alors eu raison de l’avenir du texte de loi. Une possibilité difficile à imaginer pour Emmanuel Macron, qui s’est engagé dans cette réforme depuis le début de son mandat.