Michel Barnier relance les débats sur l'aide à mourirBlondet Eliot/ABACAabacapress
Les travaux parlementaires sur une loi relative à l'aide à mourir avaient été interrompus en raison de la dissolution en juin. Michel Barnier souhaite de nouvelles consultations sur le sujet, provoquant, pour plusieurs raisons, l'impatience des partisans du suicide assisté.
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Le Premier ministre l’a affirmé devant les députés, il souhaite “reprendre le dialogue” avec les parlementaires mais aussi “ les soignants et les associations” début 2025 à propos de la loi sur la fin de vie. 

Un projet de loi prévoyant une “aide à mourir” avait été annoncé en mars 2024 par le chef de l’Etat. Le texte avait fait l’objet de plusieurs révisions et d’une première série de votes au Palais Bourbon avant que la dissolution décidée le 9 juin suspende les travaux parlementaires.

Depuis, le député de Charentes-Maritimes Olivier Falorni (membre du groupe Les Démocrates et rapporteur du projet précédent) a déposé le 17 septembre une nouvelle proposition de loi relative à “l’accompagnement des malades et à la fin de vie”.  Cette dernière conserve les modifications qui avaient été apportées au texte initial, et prévoit donc davantage de latitudes pour autoriser une forme de suicide assisté. 

Des soignants en alerte

De leur côté, les opposants à l’euthanasie n’ont pas baissé la garde non plus. Un collectif de 23 associations de soignants, baptisé “Soins de vie” avait adressé le 30 septembre au Premier ministre une lettre ouverte réclamant de donner la priorité des soins palliatifs. “ (...) Alors que vous avez nommé un ministre de la Santé et de l’accès aux soins, il nous semblerait extrêmement inapproprié de nous demander d’aider à mourir nos concitoyens. Il serait également incompréhensible que le sujet de la fin de vie soit discuté par le Parlement avant même tout autre projet visant à mieux répondre aux besoins de santé des Français”, écrivent-ils. 

En outre, rien n’assure que le nouveau gouvernement se montre aussi favorable au projet que le précéden t. En effet, parmi ses membres, certains se sont exprimés contre le projet de loi tel qu’il avait été formulé puis modifié en Commission parlementaire. C’est le cas notamment de Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur et qui dirigeait alors la droite sénatoriale

Les partisans de l'euthanasie s’impatientent

De leur côté, les partisans d’une légalisation de l’euthanasie en France s’impatientent. Le 3 octobre, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, s’est dite “déçue” par le choix du Premier ministre lors d’une conférence de presse. "C'est u n texte qui est attendu par les Français et que l'Assemblée est prête à en discuter", a-t-elle déclaré. "J e ne me satisferai pas de tergiversations en la matière. Il ne s'agit pas de rouvrir un dialogue au début de l'année 2025, nous devons reprendre l'examen du texte là où nous l'avons interrompu", a-t-elle ajouté. Elle a également proposé de mettre les débats sur le texte à l’ordre du jour pour la semaine du 2 décembre. 

“L e temps n’est plus à la concertation, le travail a été fait, il faut passer à l’acte », a de son côté déclaré Agnès Firmin Le Bodo, ancienne ministre de la Santé, citée par Le Monde. La députée (Horizons) de Seine-Maritime presse le gouvernement de déposer un nouveau projet de loi afin de voter rapidement le texte tel qu’il avait été présenté avant les modifications en Commission parlementaire

De son côté, interviewé sur France 2, Le Premier ministre s’est dit “personnellement” favorable au texte tel qu’il avait présenté au cours de la précédente législature, mais à dit souhaiter “écouter les soignants” à propos de cette réforme.