
Son temps de parole à la télévision dépasse légèrement celui de ses prédécesseurs, mais cette visibilité accrue s'explique aussi par l'évolution des médias et la transformation de la consommation de...
La réforme de l’assurance chômage continue de faire couler de l'encre. Et pour cause : à partir du 1er juin 2025, France Travail (anciennement Pôle emploi) mettra en œuvre un changement majeur dans son dispositif de contrôle des demandeurs d'emploi. Êtes-vous concernés ? Voici ce qu’il faut savoir.
Dorénavant, une absence à un rendez-vous ne constituera plus automatiquement un motif de radiation. Mais les règles ne sont pas assouplies à tous les niveaux pour autant : à la place, l’accent sera mis sur l'évaluation de la recherche effective d'emploi du demandeur.
En clair : jusqu’à présent, une absence non justifiée à une convocation pouvait entraîner une radiation immédiate, même pour les chômeurs engagés activement dans leur recherche d'emploi. Cette approche était jugée "assez rude", si ce n'est "injuste" par le directeur du programme Parcours d’accompagnement personnalisés chez France Travail Jean-Pierre Tabeur, comme le relatent nos confrères et consoeurs de 20 minutes. L’idée est donc, avec cette réforme, d’offrir un système plus nuancé et adapté.
Autre nouveauté notable : la mise en place de la « sanction suspension-remobilisation » : elle consiste à suspendre temporairement une partie de l’allocation, tout en maintenant l’accompagnement. Dès que le demandeur d’emploi reprend ses démarches, la sanction est immédiatement levée. À travers cette réforme, France Travail ambitionne de conjuguer efficacité, justice et remobilisation, en ciblant les sanctions sur les comportements effectifs des demandeurs d'emploi plutôt que sur de simples erreurs administratives.
Il est également question que les bénéficiaires du RSA fassent également face à ce dispositif, plus précisément ceux ne respectant pas leur contrat d'engagement. Une décision politique qui avait déjà fait débat en 2023 : certains arguaient qu’il s’agissait d’un moyen de temporiser, avant de radier les personnes définitivement. Les syndicats et les partis de gauche étaient quant à eux plus perplexes.
Le gouvernement prévoit d'intensifier les contrôles, visant un million en 2025 et 1,5 million en 2027, comme l'avait annoncél’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Cette stratégie suscite des inquiétudes parmi les syndicats, qui craignent une pression accrue sur les demandeurs d'emploi. En exemple, à propos de cette méthode appliquée aux bénéficiaires du RSA, la Force Ouvrière craint une surenchère de radiations et privations de droits par l’opérateur France Travail afin d’atteindre l’objectif du plein emploi. Au micro de France 3, Florence Lépine, conseillère à l’emploi et déléguée CGT s'insurge : « On attend les décrets d’application au 1er juin pour les nouvelles sanctions. Et on sait déjà que certaines, comme celle de ‘remobilisation’, pourront entraîner la suppression de la moitié des allocations chômage ou du RSA. On va devoir récupérer les dossiers des personnes qu’on vient de sanctionner pour les remobiliser… alors qu’elles n’auront peut-être plus de quoi vivre. »
Cette approche a été testée depuis juillet 2024 dans huit régions françaises, dont l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bretagne et l'Occitanie. Les résultats préliminaires indiquent une réduction de 21 % des délais de traitement des dossiers et aucun accroissement du taux de sanctions... Affaire à suivre.
En 2024, sur les 616 367 chômeurs contrôlés, 17 % ont été radiés, souvent des chômeurs de longue durée ou non indemnisés.