Législatives : quelles propositions des partis pour la crise migratoire ? ©Dilkoff Dimitar/Pool/ABACAabacapress
Trois partis se disputent la majorité électorale pour maximiser leurs poids dans la prise de décisions politique. Rassemblement National, le Nouveau Front populaire, ou Renaissance, quid de leurs propositions sur la crise migratoire ? Détails des programmes.
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La date fatidique se rapproche. Bientôt, le dépouillement des votes des élections législatives de 2024 aura lieu. Dans l’attente d’un remaniement de l’Assemblée nationale, chaque parti politique présente son programme sur les points culminants attendus par les Français. Retraites, chômage... Tous se prêtent à l’exercice de détailler leurs principales mesures, mais qu’en est-il de la crise migratoire ?

Tous veulent réguler l’immigration en France, ils avaient d’ailleurs donné le ton quelques mois plus tôt lors de la présentation de la loi immigration. Il y a quelques mois, le projet de loi promulgué par le président avait crée un débat, au point même d’être allégé de quelques mesures, à force de tensions avec la droite comme le rappelle Le Monde.

Un stop migratoire pour le RN

Du côté du Rassemblement National, présidé par Jordan Bardella, la mesure est ferme : il s’agit de “réduire drastiquement l’immigration légale et illégale", comme le rapporte RFI. En créant une “loi d’urgence”, le RN souhaite constituer un rempart migratoire, en reprenant notamment le texte promulgué par Emmanuel Macron quelques mois plus tôt. Certaines mesures avaient, en effet, été retoquées par le Conseil Constitutionnel, le RN, lui, tend à les insérer à nouveau dans le texte de loi.

Il s’agissait notamment des textes qui prévoyaient un durcissement des conditions en faveur d’un regroupement familial, la délivrance de titres de séjour étudiants, comme le stipule France Info, mais aussi de la mesure dont parle temps Jordan Bardella, le président du RN : la suppression du droit du sol, permettant à des enfants d’étrangers nés en France de bénéficier de la nationalité française.  

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De plus, le parti tend à “accélérer les délais pour faciliter l’éloignement” des criminels étrangers. Enfin, Jordan Bardella souhaite modifier les droits d’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière, en donnant uniquement un accès aux urgences vitales.  

Aussi, le parti envisage dès l’été - s’il gagne la course électorale - de suspendre toute la régularisation de clandestins” pour une durée non définie. Enfin, le RN souhaite inscrire une “priorité nationale” dans la Constitution, afin de, notamment, de favoriser l’emploi des Français et de réguler le nombre de travailleurs clandestins.  

L’objectif de “stopper la submersion migratoire” du parti est clair : “je ne souhaite plus que la France soit un hall de gare où l’on puisse déposer ses bagages, sa culture, ses coutumes, sa langue, et bénéficier de droits et de toute la palette de soins gratuits”, expliquait Jordan Bardella.  

Le Nouveau Front populaire veut “garantir un accueil digne” 

Du côté de l’alliance de gauche, les propositions se veulent plus enclines envers l’immigration. Elle entend notamment à abroger les lois portées par Emmanuel Macron facilitant la reconduite à la frontière de criminels étrangers. De plus, elle souhaite améliorer ce qui tourne autour de l’accueil des exilés, comme expliqué par Manon Aubry, de la France Insoumise : “On a un devoir d’humanité”.

Les contrôles lors de l’arrivée des migrants pourraient ainsi être allégés. Le programme présenté par l’alliance prévoit aussi un accompagnement vers l’insertion, en facilitant notamment l’accès aux soins, les autorisations de travail pour les demandeurs d’asile, et de mettre en place un titre de séjour de 10 ans.

Contrairement au RN, le Nouveau Front populaire souhaite “faciliter l’obtention de la nationalité française”, un contre-pied total à la droite, comme le rapporte RFI.

Ensemble : le camp présidentiel peut-il renaître de la dissolution

Du côté du camp présidentiel, le pari risqué d’Emmanuel Macron est profitable pour mettre à plat sa ligne directrice de réformes. Le président de la République a affirmé poursuivre son programme : “nous devons continuer d’agir pour plus de sécurité, plus de fermeté pour réduire l’immigration illégale”, avait-il déclaré.

La loi adoptée quelques mois plus tôt pourrait lui permettre d’inscrire dans la continuité son programme pour lutter contre l’immigration. De plus, il avait également évoqué des mesures pour les mineurs étrangers résidant de manière illégale et sans accompagnant, selon lui, ces jeunes “posent un problème de sécurité dans plusieurs villes”.

Tout comme l’alliance de la gauche, le parti a mentionné une carte de séjour longue durée, mais ajoute une condition sine qua non à son obtention : “la maîtrise du français et au respect des valeurs républicaines”, sous peine de se voir retiré le dit titre de séjour.

L’ensemble des mesures proposé par chaque parti pourrait être de plus en plus développé à mesure que la date du vote approche. Pour clarifier leurs ambitions, se démarquer des autres, et gagner des voix, chaque parti tente de clarifier au mieux sa ligne directrice et peser son poids au sein de l’Assemblée nationale.