Livre Jordan Bardella© Shootpix/ABACAabacapress
Le 9 novembre sortira le tout premier livre de Jordan Bardella, intitulé Ce que je cherche. Le président du Rassemblement national, malgré sa popularité grandissante, n'a pas pour autant portes ouvertes partout. La campagne publicitaire devant faire la promotion de l'ouvrage dans les gares SNCF et RATP est dénoncée par les syndicats.
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Près de 600 panneaux publicitaires dans une centaine de gares SNCF et RATP doivent bientôt faire la promotion du premier livre de Jordan Bardella, qui paraîtra le 9 novembre aux éditions Fayard. La couverture de l'ouvrage, intitulé Ce que je cherche, montre le visage du président du Rassemblement national de profil, sobrement. Ces espaces ont d'ores et déjà été réservés nous apprend BFM TV.

Mais la chaîne d'information continue précise que cette mise en avant a été négociée par Hachette Livre, maison mère de Fayard, sans que la compagnie de transport public ne sache qui était l'auteur qui figurerait sur ses panneaux. Elle ne l'aurait appris que mercredi dernier.

Les syndicats ne veulent pas de cette campagne 

Les réactions n'ont alors pas tardé. Les syndicats CGT Cheminots et Sud-Rail ont immédiatement demandé au PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ainsi qu'à la maison d'édition, de refuser cette campagne de promotion de "l'extrême droite". Et communiqué sur le réseau social X (ex-Twitter).

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Brandissant même la menace de se mobiliser "par tous les moyens."

Fabien Villedieu, délégué Sud-Rail, au micro de BFM TV : "si effectivement ils vont jusqu'au bout, nous ferons une campagne d'affichage nous aussi. Sur les panneaux d'affichage on ira coller des affiches contre les idées d'extrême droite dans les gares de ce pays."

De son côté, Jordan Bardella a dénoncé, lui aussi sur "les tentatives d'intimidation et les menaces des syndicats d'extrême gauche."

Matthieu Vallet, ancien commissaire de police devenu eurodéputé et porte-parole du RN a lui aussi réagi, toujours au micro de BFM TV : "ce sont les champions de la polémique à deux balles (sic)." D'après lui "c'est une atteinte grave à la démocratie et à la liberté d'expression que de vouloir interdire ces publicités dans les gares."

La régie publicitaire de la SNCF temporise

Face à cette polémique et aux menaces des syndicats, MediaTransports, la régie publicitaire de la SNCF a affirmé qu'une décision sera prise dès qu'elle aura "reçu le visuel de la campagne, dans le respect de la réglementation en matière de publicité et de neutralité politique." 

Comme le rapporte le JDD, elle semble avoir adouci son discours, elle qui se montrait prête à revenir sur le contrat : "nous nous prononcerons sur le maintien ou le retrait de la campagne au regard de critères tels que le caractère politique du message ou les troubles à l’ordre public qui pourraient survenir."

Une campagne parfaitement légale

Le livre de Jordan Bardella suscite la controverse depuis qu'il est achevé. Ainsi, nous apprend RMC, des salariés de la maison Fayard auraient quitté la société après avoir découvert qu'elle l'éditerait. La SNCF, embarassée, avoue à Libération qu'il ny a aucun fondement légal qui lui permette de justifier un refus.

Interrogée par RMC, l'avocate en propriété intellectuelle Julie Jacob, estime que puisque l'ouvrage du président du Rassemblement national est une autobiographie sans lien avec son parti, il n'y a pas d'atteinte à la neutralité politique. “Un homme politique a le droit d’écrire un livre et on ne peut pas l’empêcher de communiquer dessus. Je pense que ça va être plus compliqué de considérer que c’est une atteinte au devoir de neutralité des services publics.”