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Tic-tac-tic-tac, le temps est compté. Trois jours après l’annonce du dérapage budgétaire à 5,5%, toutes les pistes sont étudiées afin de faire des économies et renflouer la dette publique.
A cette occasion, une réunion s’est tenue à Bercy le jeudi 28 mars, réunissant les ministres de l’Economie, de la Santé, du Travail et des Comptes publics. Les députés et sénateurs étaient également conviés afin de trouver des solutions pour faire des économies "réalistes, documentées et significatives". Le gouvernement veut aussi augmenter les recettes de l’Etat sans toucher aux impôts des Français et aux charges.
La pression des agences de notation
Un challenge pour l'exécutif qui visait initialement un déficit budgétaire sur l’année 2023 à 4,9%. Soit 0,6% de moins que le déficit public actuel, annoncé par l’Insee le 26 mars dernier. Cette annonce intervient au pire moment pour l’exécutif. A l’approche des élections européennes, les trois principales agences de notation doivent trancher sur la soutenabilité de la dette française.
Une dégradation de la note aurait de fâcheuses conséquences sur l’économie française, comme l’explique Christophe R., analyste financier en assurance. “Si elles décident de dégrader la note, le taux d'intérêt de la dette française va potentiellement augmenter. Le remboursement des intérêts d’emprunts sera alors plus élevé que les années précédentes”, alerte-t-il. “Ce qui va entretenir un cercle vicieux et alimenter le déficit public.”
20 milliards d’euros d’économies d'ici 2025
Dans son allocution du mercredi 27 mars, Gabriel Attal s’est montré très clair face à ces chiffres. “Il y a beaucoup de gens qui disaient que c’était improbable qu’on ramène le déficit sous les 3% en 2018, quand on l’a fait avec le président de la République. Moi, ce que je dis, c’est que oui, nous gardons cet objectif”, a-t-il affirmé au 20 heures, sur TF1. D’ici 2027, l’exécutif table sur un déficit sous la barre des 3%. Un objectif jugé “improbable” par l’agence Moody’s, ce mercredi 27 mars.
Quelles sont les mesures déjà connues du gouvernement ?
Gabriel Attal a annoncé mettre en place une réforme de l’assurance chômage afin de relancer le marché du travail. "Notre objectif est d'atteindre le plein emploi, qu'il y ait davantage de Français qui travaillent. Et donc, je le dis, mon objectif, ce n'est pas de m'en prendre à tel individu ou aux chômeurs, c'est de faire bouger un système pour inciter davantage à la reprise d'emploi", a affirmé le Premier ministre. "C'est ça le seul objectif qui est le nôtre."
Principal changement, la période d’indemnisation du chômage sera plus courte, elle passera de dix-huit mois à douze mois. “Une des pistes, c’est de réduire cette durée d’indemnisation de plusieurs mois” mais “je ne pense pas qu’il faille que ça aille en dessous de 12 mois”, précise-t-il.
La France doit aussi augmenter ses recetts fiscales. “Il faut s'intéresser aux superprofits des entreprises et aux impôts des personnes les plus aisées”, propose Christophe R. Une démarche qui ne serait pas sans conséquence, comme l’expliquait Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. ”Mais ça ne peut se faire qu’au niveau européen ou international, sinon on risque de voir ces gens partir de chez nous.”
Quelles sont les mesures qui peuvent être mises en place ?
Afin de faire des économies, le gouvernement doit se pencher sur les plus gros postes de dépenses. Selon Christophe R., l’exécutif va s'intéresser au budget de chaque ministère afin "de couper les dépenses là où ce sera nécessaire". Dans un second temps, le gouvernement va serrer la vis au niveau des fraudes aux prestations sociales et à la fraude fiscale.
En 2023, les mises en recouvrement de fraudes fiscales ont déjà atteint 15,2 milliards d'euros, Gabriel Attal saluait un record et des “résultats historiques”. Une proposition de fusion entre la carte vitale et la carte d’identité est en cours, afin de mieux contrôler l’évasion fiscale.
Selon Christophe R., il faut aller encore plus loin avec la mise en place d’un impôt européen. “Il faut mettre en place une réforme mondiale des impôts avec une négociation internationale pour éviter l’évasion fiscale. Le but ? Avoir un taux d'imposition minimum”. Seul problème, ces mesures prennent du temps à se mettre en place, tandis que “l’heure est à l’urgence”, rappel Christophe.
D'ici 2027, le déficit public doit donc passer sous la barre des 3%. Des mesures sont encore attendues afin de maintenir la trajectoire budgétaire en ce sens.