Procès de Mazan : ces femmes soutiennent leur mari accusé, "ce n'est pas un violeur"Coust Laurent/ABACAabacapress
Dans le cadre du procès de Mazan, 50 hommes sont jugés aux côtés de Dominique Pelicot pour le viol de Gisèle Pelicot, son ex-épouse. Les épouses de certains accusés ont décidé de les soutenir.
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Depuis plusieurs semaines, la cour criminelle du Vaucluse juge Dominique Pelicot, le principal accusé et l’ex-mari de Gisèle Pelicot. Mais l’affaire va encore plus loin, 50 autres hommes sont également accusés de viols, dont Cyril D., un père de famille de 54 ans. 

Ce dernier, comme d'autres, est soutenu par ses proches, malgré la gravité des faits. Pour sa famille, Cyril D. est victime d'une manipulation orchestrée par Dominique Pelicot, puisqu’il affirme qu'il n’était pas au courant que la victime était droguée aux médicaments

Valérie et sa fille Erica, la famille de Cyril D., lui apportent un soutien sans faille. "On croit en sa version, car on sait que ce n’est pas un violeur, on n'a aucun doute", affirment-elles. Pour elles, il n'aurait jamais participé à un tel acte s'il avait su que la victime était sous l'emprise de médicaments.

Cyril D. a reconnu avoir "outrepassé le consentement", mais nie toute intention de viol. "La femme n'appartient pas à l'homme", a-t-il déclaré à la barre, exprimant des remords. Mais pour Valérie, son ex-femme, "le monde s’est écroulé" lors de son arrestation en 2021.

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Une réalité difficile à accepter

La réaction des proches des accusés est souvent la même. Me Crépin-Dehaene, avocate de deux accusés, souligne : "Les femmes, les fils, les filles ne sont responsables de rien. Eux aussi souffrent."

Les femmes des accusés doivent composer avec des sentiments de trahison et d'incrédulité, tout en continuant à soutenir leurs compagnons. Le psychiatre Christine Barois explique que cette réaction peut s'expliquer par des mécanismes psychologiques de déni, et d'arrangement avec une réalité trop douloureuse à affronter

Cyril D. victime d'un engrenage 

Pour Erica, la fille de Cyril D., le mari de Gisèle, Dominique Pelicot, est le véritable coupable. "Il est arrivé dans une maison, c’était dans le noir. Quand il ferme la porte, il se rend compte que Dominique Pelicot a un visage pervers."

Selon elle, son père a été piégé dans une situation où il n’a pas su comment réagir. Cet engrenage, selon la famille, expliquerait pourquoi Cyril n'a pas quitté la scène malgré ses doutes. Les familles des accusés se retrouvent ainsi prises dans un tourbillon de honte, de colère et d’incertitude.

Une "peine adaptée" 

Malgré tout, Valérie et Erica restent lucides. "Il est coupable de m’avoir trompée, mais pas le reste", déclare Valérie. Séparée de Cyril aujourd'hui, elle refuse néanmoins de réclamer un acquittement complet, demandant seulement une "peine adaptée". Pour ces familles, il s'agit de reconnaître les fautes de leurs proches sans les accabler de toutes les charges.

"Que les monstres soient punis", concluent-elles en chœur, selon les propos rapportés par BFMTV, espérant que justice soit rendue de manière juste.