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La découverte inattendue du crâne du petit Émile, dans le Haut-Vernet, un jour à peine après la reconstitution du drame, relance l'enquête et les nombreuses interrogations qui l'entourent sur la mort de l'enfant.
En effet, après presque neuf mois de recherches sans relâche, une partie des ossements du petit Émile Soleil a en fin été retrouvée... Mais à la plus grande surprise de tous, cette macabre découverte a été trouvée, non pas par les spécialistes, mais par une randonneuse, dont le geste de rapporter le crâne chez elle, a stupéfait bon nombre de personnes. Un geste étonnant à première vue, mais au regard du contexte, a permis de ne pas perdre le crâne et de confirmer l'identité de l'enfant par la suite, pointe Michel Debout, médecin légiste et psychiatre, lors d'un entretien pour Planet. " Elle a eu le bon réflexe de le prendre et de le protéger, insiste l'expert.
"Aucune trace évidente de violence extérieure "
Cette habitante du coin, selon les informations du journal Le Figaro, se promenait du côté des paysages des Trois-Evêchés, non loin du hameau du Haut-Vernet, entre Digne-les-Bains et Gap. Quand elle est tombée nez à nez avec un crâne qu'elle a décidé de ne rapporter directement aux gendarmes, faute de réseau téléphonique, et pour éviter de ne pas le retrouver si elle l'avait laissé sur place. Une fois le crâne remis aux autorités, des tests ADN ont eu permis d'identifier officiellement le petit garçon de deux ans et demi.
La localisation de ces ossements a permis une certaine avancée dans l'enquête, qui jusque-là piétinait. La zone, située à 25 minutes à pied du Haut-Vernet, est décrite comme "difficile" et "très escarpée" par le procureur Jean-Luc Blachon, a été minutieusement fouillée, revient un article de la Dépêche Libre.
En contrebas d'un sentier, à proximité d'un ruisseau, les enquêteurs ont découvert, le lundi 1ᵉʳ avril 2024, "certains vêtements que portait Émile", éparpillés sur quelques dizaines de mètres, dont un T-shirt, des chaussures et une culotte. Comme le rapporte le journal Le Parisien, dans son édition du 3 avril, ces éléments ne présentent "à l'examen visuel aucune trace évidente de violence extérieure". Les analyses en cours des morceaux de vêtements, qui comme les ossements du petit garçon, ont été déplacés et abîmés par les aléas climatiques. Ils compléteront les recherches de la justice et les orienteront ensuite à nouveau, analyse Michel Debout, médecin légiste et psychiatre pour Planet. " L'ADN trouvé, s'il appartient à une personne inconnue, en dehors du cercle familial, donnera une nouvelle direction à l'enquête".
Ces récentes découvertes, dans tous les cas, rabattent les cartes de l'enquête. V oici, dans le détail, ce qu'ont révélé les analyses des nouveaux éléments :
"Ça n'exclut pas qu'il y ait eu une lésion traumatique ailleurs"
D'après les scientifiques, l'analyse du crâne de l'enfant n'indique pas, non plus, de "traumatisme ante mortem" : "Entre la chute de l'enfant, l'homicide involontaire et le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plus qu'une autre", a affirmé, le mardi 2 avril, Jean-Luc Blachon, procureur d'Aix-en-Provence lors d'une conférence de presse.
Sur le crâne du petit Émile,les dents étaient toujours insérées sur les mâchoires. Un indice précieux pour les enquêteurs. Cela veut dire "qu'il n'y a pas eu de traumatisme direct sur la mâchoire supérieure. Ça n'exclut pas qu'il y ait eu une lésion traumatique ailleurs", selon Caroline Rambaud, médecin légiste à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches pour le journal Midi Libre. Par ailleurs,"Un maxillaire est absent, sans que l'on puisse savoir aujourd'hui si cet os maxillaire s'est détaché naturellement ou sous la force d'une traction", a ajouté le procureur lors de cette conférence de presse. L'absence d'observations traumatiques sur le crâne, exclut la mort du petit en raison d'une lésion cérébrale. "Mais cela n'exclut pas celle d'un autre choc sur le corps, qui n'a pas été retrouvé pour le moment", précise Michel Debout, médecin légiste lors d'un entretien pour Planet.
En effet, et, en dépit des premières analyses du crâne et des dents, le procureur de la République d'Aix-en-Provence annonce qu'il n'est pas encore possible "de dire quelle est la cause de la mort d'Émile". Car et malgré la récente découverte des vêtements de l'enfant, le reste du corps reste introuvable.
Les os "n'ont pas été enfouis"
Lors de la récente conférence de presse, Jean-Luc Blachon, le procureur de l'enquête, a par ailleurs indiqué que "l'aspect des os et des dépôts sur ces os permettent d'affirmer qu'ils n'ont pas été enfouis et qu'ils ont exposés longtemps aux variations météorologiques et aux intempéries".
Ce dernier a notamment confirmé lors de la conférence de presse la découverte de vêtements appartenant à Émile, "mais aucun autre ossement". Interrogé par Le Parisien, un médecin légiste fait le point sur ce que les ossements peuvent révéler ou pas. Pour Bruno Frémont, ces derniers ne pourront pas permettre de dater la mort. "C'est troptard", indique le légiste qui rappelle que "plus les jours défilent, plus il est difficile de le savoir". En revanche, il sera possible de savoir si le corps a été déplacé.
Selon les éventualités, et si le petit enfant avait été victime d'une chute ou d'un choc mortel, à la suite d'un accident, des traces d'impacts pourraient être retrouvées sur les côtes du petit, ou sur d'autres os, développe Philippe Touzé, expert en accidentologie pour Planet. Le poids léger de l'enfant, minimise les chances de retrouver des traces sur une voiture ou une moto par exemple, précise l'expert.
Une hypothèse également partagée par médecin légiste Michel Debout : il est également possible que l'on retrouve des traces de traumatisme sur le thorax, le plus courant dans le cas d'un accident avec une voiture ou autres, qui pourront apporter davantage d'explications sur le contexte de la mort du garçon. En tout cas, dans la recherche du reste des ossements du petit Émile, et les difficultés à les trouver jusque-là, il faut bien garder en tête qu'il s'agit d'un corps d'un petit enfant, et non d'un adulte. Donc plus léger/ mobile face aux conditions météorologiques en montagne et moins visible lors des recherches, insiste le légiste. Toutes les possibilités restent encore ouvertes.