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Un autre drame, trente ans plus tard. Le 16 octobre 2024, le corps sans vie de la jeune Lina, qui avait disparu en Alsace un peu plus d’an plus tôt, a été retrouvé dans un cours d’eau situé dans une commune de la Nièvre, Sermoise-sur-Loire.
Une terrible coïncidence n’échappera sans doute pas aux habitants de la région : c’est aussi dans cette commune, à quelques arpents de là seulement, que l e 1er mai 1993 un Premier ministre s’est suicidé.
Élections perdues et soupçons de corruption
Pierre Bérégovoy, qui fut également député et maire de Nevers, la ville toute proche, avait mené quelques semaines auparavant une campagne législative dont son mouvement, le parti socialiste, était sorti perdant. Pis : celui qui avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille est lui-même plongé dans une polémique. En cause, un prêt d’un million de francs sans intérêt accordé par un industriel - pourtant déclaré légal.
Chemin de halage
C'est dans ce contexte que ce premier jour de mai 1993, le chef du gouvernement prend l’arme de son garde du corps, un Manurhin .357 Magnum de calibre 9 mm posé dans la voiture de fonction. Il emprunte une voie qu’il connaît bien pour y avoir effectué de fréquentes promenades : le chemin de Halage sur le canal de la Jonction. C’est là qu’il porte le canon à sa tempe.
“Dans la nuit de ce monde”
Sermoise-sur-Loire a gardé le souvenir de l’homme d'État qui avait succédé à Edith Cresson au poste de Premier ministre en avril 1992. Sur la Loire, un pont d’autoroute porte son nom. Surtout, près du fameux chemin de halage, une stèle a été apposée sur laquelle figure ce message biblique : “Dans la nuit de ce monde, le juste brillera. “