De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Célèbre 200 ans après sa mort. La baronne Elisabeth Alexandrovna Strogonoff, devenue par le mariage la comtesse Nicolas Demidoff, n’a pas marqué l’histoire de France de son vivant, mais son décès a longtemps alimenté les rumeurs et les ragots. Si vous avez déjà visité le cimetière du Père Lachaise, à Paris, alors son nom vous est peut-être familier. L’aristocrate possède en effet une des sépultures les plus extravagantes et imposantes des lieux, dans la 19e division. Ce mausolée, érigé en hauteur, n’est accessible qu’après une série de hautes marches. Il ressemble à s’y méprendre à un palais grecque, au toit plat soutenu par de nombreuses colonnes.
L’imposant mausolée de la comtesse Demidoff
Ce n’est pas tant l’aspect de sa dernière demeure que ce qu’il y a à l’intérieur qui continue aujourd’hui de fasciner les foules. L’écrivain Bram Stocker se serait inspiré de la comtesse pour son livre Dracula, écrit à la fin du XIXe siècle. Le décès d’Elisabeth Strogonoff est survenu le 8 avril 1818, une date qui comporte trois huit, ce chiffre étant, selon la croyance populaire, celui des vampires. Elle aurait également été enterrée dans un cercueil de cristal de roche.
Par contre, une légende bien plus terre-à-terre continue d’alimenter les fantasmes, 203 ans après sa mort. L’aristocrate russe aurait rédigé un testament, déposé chez un notaire parisien, promettant une fortune sans pareil à quiconque passerait 365 jours et 366 nuits auprès de sa dépouille… Avec une récompense de 200 roubles en or, cette mission serait toujours valable aujourd’hui, mais avec des conditions bien précises…
Le testament et la fortune de la comtesse
Tout a commencé par un article du Temps en 1896, soit près de 82 ans après la mort de la comtesse, dans lequel on donne la parole au conservateur du Père Lachaise. Le journaliste Adolphe Brisson écrit : « On ajoutait que la princesse avait déposé son testament chez un notaire de Paris et qu’elle léguait la totalité de sa fortune à la personne de bonne volonté qui consentirait, pendant 365 jours et 366 nuits, à s’enfermer auprès de son corps dans la solitude du caveau et à ne s’en éloigner sous aucun prétexte. La princesse désirait être veillée sans interruption ; elle ne s’opposait à ce qu’on fit à côté d’elle plantureuse chère, à ce qu’on lût des livres amusants. Mais il ne fallait point la quitter d’une seconde ».
L’histoire avait déjà été publiée, trois ans plus tôt, dans un journal américain. Elle est ensuite arrivée en Europe, passant bien évidemment par la France. Le conservateur du musée a reçu des centaines de lettres de candidats voulant relever le défi. Plusieurs personnes ont joint le geste à la parole et se sont rendues dans le mausolée.
Le testament Demidoff, mythe ou réalité ?
Plusieurs personnes ont tenté de veiller la comtesse, mais sans succès. Celui qui a tenu le plus longtemps a laissé tomber au bout de huit jours, ce qui est très loin des 365 attendus pour remporter le trésor. Selon la légende, le testament serait encore valable aujourd’hui puisque personne n’a rempli la mission donnée par la comtesse Demidoff. Plusieurs inconnues demeurent et font donc douter de la véracité de cette histoire. D’abord, comment trouver le notaire qui aurait eu le testament en sa possession ? Deuxièmement, où est cette fortune qu’on promet au plus courageux ? N’était-elle pas un héritage, passé de mains en mains depuis 200 ans ?
Si vous n’obtiendrez pas la richesse en dormant dans le mausolée de la comtesse Demidoff, vous pouvez toujours aller l’admirer au Père Lachaise. Et même, si le cœur vous en dit, monter tout en haut de l’édifice. Attention, vous pourriez y croiser un vampire.
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