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C’était il y a près de 400 ans. Sœur Maria Crocifissa della Concezione, née Isabella Tomasi, est née à Agrigente, en Sicile, en 1645. Elle rentre très tôt dans les ordres : c’est sa vocation.
Une quinzaine d’année plus tard, en 1676, elle se réveille au beau milieu de la nuit, dans son couvent de Palma de Montechiaro, couverte d’encre. A côté d’elle, une lettre fraîchement écrite, signée « Satan ». Sœur Maria raconte alors avoir été possédée par le démon, qui l’aurait contrainte à écrire ce parchemin.
Seulement, voilà : impossible de déchiffrer ce qui y figure. La lettre est formée de symboles mystiques, qui ne correspondent réellement à aucune langue vivante, ou morte, connue.
Sœur Maria continue son chemin de sœur et décède en 1699, sans n’avoir jamais pu révéler son mystère. Mais le parchemin était resté, lui, dans la mémoire collective. Au fil des années, érudits et littéraires se penchent à leur tour sur la lettre, et notamment l’écrivain sicilien Guiseppe Tomasi di Lampedusa, qui n’est autre qu’un ancêtre de sœur Maria, et qui mentionnerai l’affaire de la « Lettre du diable » dans son roman devenu culte Le Guépard.
340 ans plus tard, la lettre décryptée sur le darkweb
Si bien qu’en 2017, un groupe d’informaticiens italiens a décidé de s’emparer de l’énigme. Persuadés que Sœur Maria, qui connaissait de nombreuses langues, aurait mélangé dans la missive de nombreux alphabets, ils ont utilisé un logiciel, accessible uniquement sur le darkweb, permettant de décrypter et de traduire les différents symboles.
Ils sont ainsi parvenus à traduire une quinzaine de lignes. Et le contenu n’en demeure pas moins mystique…
Sœur Maria parle de Dieu, mais en des termes curieux pour une religieuse. Le divin serait en effet une pure invention de l’homme, et ce système « ne fonctionnerait pour personne ». Autre curiosité : il est fait mention dans la missive du fleuve Styx, (qui sépare le monde terrestre du royaume de mortels dans la mythologie) : « Peut-être que maintenant, le Styx est certain ».
Pour les chercheurs, la seule conclusion à tirer du manuscrit décrypté, c’est que Sœur Maria aurait pu souffrir de schizophrénie.