Landru : comment un échec industriel l'a transformé en l'un des pires tueurs en série ?
Avant de devenir l'un des pires tueurs en série de France, Henri Désiré Landru se rêvait en inventeur révolutionnaire. Un échec qui l'a conduit aux pires atrocités.
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Celui qu’on surnommait « le Barbe-Bleue de Gambais » ou « l’homme aux 283 femmes » n’a pas toujours été l’un des pires criminels de l’histoire. En effet, à l’âge de 29 ans, Henri Désiré Landru voulait devenir inventeur. Passionné par la mécanique, le jeune ingénieur de formation créé alors le prototype d’un vélo équipé d’un moteur, allant jusqu’à déposer un brevet en 1903. Le futur tueur en série ne parvient cependant pas à produire son invention à grande échelle. Dépité, il se sert toutefois de son prototype pour arnaquer de potentiels investisseurs, en leur vendant sur plan sans rien leur livrer par la suite.

« Monsieur sérieux, désire épouser veuve ou femme incomprise entre 35 et 45 ans »

C’est à cette période qu’il se rend compte qu’il a un certain talent pour manipuler les femmes. Il décide donc d’en profiter pour en escroquer un maximum. Il ira même jusqu’à faire publier une annonce dans les colonnes d’un quotidien durant la Première Guerre mondiale : « Monsieur sérieux, désire épouser veuve ou femme incomprise entre 35 et 45 ans ». Landru s’y présente comme un homme respectable, prêt à offrir un train de vie confortable. Il comprend que la guerre lui sera propice : de nombreuses femmes se retrouvent seules, loin de leur mari, ou bien veuves.

Ainsi, dès 1914, Landru commence à se faire passer pour un veuf fortuné à la recherche de femmes seules disposant d’une autonomie financière. Le manipulateur leur fait miroiter un mariage et la belle vie. Il les invite dans différentes villas qu’il loue en Ile-de-France. Son but : réussir à leur faire signer des procurations lui permettant de mettre la main sur leurs comptes bancaires. Lorsqu’il parvient à ses fins, Landru ne s’embarrasse pas : il assassine les femmes et fait disparaître leurs corps qu’il enterre soigneusement dans ses différentes villas de location. Mais comment faisait-il pour ne pas attirer l’attention ?

Aucun papier d’identité et plus de 90 pseudonymes

Afin de ne pas éveiller de soupçons, Landru ira jusqu’à utiliser plus de 90 pseudonymes. Vigilant, l’homme ne reste jamais longtemps dans une même propriété, de peur d’attirer l’attention du voisinage. Il profite également, encore une fois, de la situation chaotique due à la guerre. Lorsqu’une femme lui demande ses papiers d’identité, il lui explique être originaire des régions du Nord occupées par l’Allemagne. Dès lors, il est impossible de vérifier son identité. En 1918, une lettre reçue par le maire de Gambais où Landru louait une villa va toutefois mettre les enquêteurs sur sa piste.

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Même repéré, Landru échappe encore et toujours à la police

Un beau matin, le maire de Gambais reçoit une lettre d’une femme recherchant son amie, Anne Collomb, mariée à un certain Monsieur Dupont. Étonné, le maire lui répond qu’il ne connait pas de Monsieur Dupont. Quelques jours plus tard, le maire reçoit une nouvelle lettre provenant, cette fois-ci, d’une femme cherchant sa sœur, Célestine Buisson, qui se serait installé à Gambais avec un certain monsieur Frémyet. Le maire comprend alors qu’il se trame quelque chose de louche et met en contact les deux familles qui concluent que monsieur Dupont et monsieur Frémyet sont le même homme. Pour autant, les enquêteurs ne parviennent toujours pas à remonter jusqu’à Landru. Du moins, jusqu’au jour où ils retrouvent sa trace en plein Paris…

Landru aurait tué bien plus de femmes qu’il ne l’a avoué

Il faudra attendre 1919 pour qu’un inspecteur remonte enfin jusqu’à Landru. Le 12 avril à Paris, l’inspecteur Belin entre dans l’appartement d’une femme pour arrêter son amant, un certain Lucien Guillet. Il va alors rapidement comprendre que monsieur Guillet est également connu sous les noms de Frémyet ou Dupont. C’est le clap de fin pour Landru. Il est arrêté, jugé coupable des meurtres de 11 personnes et condamné à mort en 1922. Près de 100 ans après son exécution, il reste suspecté d’avoir tué bien plus de femmes qu’il ne l’a avoué.

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