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Rééquilibrage. Et si c’était ça, la logique "Emmanuel Macron" ? La dernière étude de France Stratégie, une institution de recherche rattachée au Premier ministre, s’attardait en effet sur les modes de financements des pensions de retraite et, d’une façon générale, de la Sécurité sociale. Ses conclusions sont claires : le système est de moins en moins avantageux pour les Françaises et les Français qui ont d’ores et déjà liquidé leurs droits. D’aucuns reprochent d’ailleurs à Emmanuel Macron de prendre le parti des travailleuses et des travailleurs, depuis le début de son mandat, plutôt que celui des retraités. C’est le cas du journaliste François Lenglet, rappelle RTL, pour qui le président "a privilégié les actifs aux retraités" en matière de fiscalité notamment.
Mais qu’est-ce que tout cela pourrait avoir à voir avec la récente enquête de France Stratégie, qui publiait ses notes d’analyse le mardi 7 décembre 2021 ? Cette dernière, souligne Dossier Familial sur son site, concerne "le coût du vieillissement de la population" et questionne son financement dans l’Hexagone. Pour ce faire, l’institution a comparé l’évolution des dépenses sociales entre 1979 et 2019. Il en ressort plusieurs enseignements importants. Pour l’heure, soulignent les experts, ce sont les actifs qui assument l’essentiel de la charge - laquelle sert notamment à payer les pensions de retraite. Mais la tendance se montre assez profitable à leur égard.
Les retraités vont-ils bientôt devoir s’auto-financer ?
En 2019, en moyenne, les actifs de 20 à 39 ont contribué à hauteur de 14 200 euros au financement de la vieillesse en France. Les travailleurs âgés de 40 à 59 ans ont fait un effort d’environ 19 400 euros par personne et les retraités (60-79 ans) ont fourni jusqu’à 7 900 euros. Passés 80 ans, la somme tombe à 5 100 euros.
Le financement, entre autres, des pensions de retraite pèse donc toujours majoritairement sur les actifs. Mais il n’est pas possible d’ignorer la plus grande part d’autofinancement par les retraités…
Auto-financement des retraites : ce que cela signifie pour votre pension
Second enseignement : les retraités - et, de façon générale, les séniors - sont les premiers bénéficiaires des dépenses de protection sociale. Ces dernières coûtent d’ailleurs toujours plus cher, puisque leur montant représentait 25% du PIB (Produit Intérieur Brut, la somme que la France est en mesure de produire en un an) en 1979 mais grimpait à 31% en 2019. Les charges les plus importantes sont celles liées à la maladie, au règlement des pensions, ainsi qu’à la perte progressive d’autonomie des plus de soixante ans.
Ceci étant, les dépenses stagnent depuis maintenant dix ans environ. En parallèle, la propension de retraités au sein de la population française n’a fait qu’augmenter, rappelle Dossier Familial. Dès lors, cela signifie que le gâteau n’augmente pas quand le nombre de convives croît… Le montant des prestations que perçoivent les retraités est donc statistiquement en baisse chaque année, depuis une décennie.
Pour faire face à cet état de fait, les exécutifs successifs - il serait malhonnête de n’attaquer qu’Emmanuel Macron sur ce point - ont trouvé une solution simple : mettre davantage à contribution les retraités… Qui "s’auto-payent" donc de plus. Mais comment ?
Les retraités s’auto-financent de plus en plus : faut-il craindre des hausses d’impôts ?
Sans grande surprise, c’est l'impôt qui a rendu possible un tel rééquilibrage. La Contribution sociale généralisée (CSG), introduite dans les années 1990, a contraint les retraités à financer de plus en plus leur propre paiement… Tout en offrant aux actifs la possibilité de ne plus participer autant à l’effort de solidarité.
"On observe une forte baisse de la part des cotisations sociales au profit de la CSG et des impôts et taxes affectés", précise d’ailleurs la note d’analyse de France Stratégie. Et ses experts de poursuivre : "Si les plus de 60 ans restent bénéficiaires nets, les transferts moyens qu’ils perçoivent, nets des contributions qu’ils paient, ont progressé nettement moins vite que le PIB par tête sur la dernière décennie". A bon entendeur.
Si rien ne permet, en l’état actuel des choses, qu’une hausse d’impôt frappera bientôt les retraités ou même l’ensemble des contribuables, ces éléments sont à mettre en corrélation avec le recul du pouvoir d’achat des populations les plus âgées, observé depuis des années désormais. Et la tendance, ainsi que l’a déjà expliqué Planet, devrait se poursuivre encore longuement…