De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La réforme des retraites ne cesse de soulever des questions et des "zones d’ombres". Nombreux sont d’ailleurs ceux qui dénoncent une baisse des pensions à venir. Le mouvement de contestation sociale du 5 décembre 2019 le démontre d’ailleurs. Pourtant, Sur cette interrogation, Jean-Paul Delevoye se voulait en septembre dernier rassurant : "La valeur du point ne pourra pas baisser car elle sera indexée sur les salaires. Prenez le régime complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco) : le point n’a jamais baissé", a-t-il assuré dans un entretien accordé à Ouest France. Si le point augmente, "les gestionnaires du système pourront raisonner sur de nouveaux taux de cotisation des salariés ou un alignement de l’âge en fonction de l’espérance de vie", a-t-il ajouté.
Vraiment ? Selon une déclaration de François Fillon, le système de retraite par points ne jouerait pas en faveur des retraités.
Réforme des retraites : l’incroyable aveu de François Fillon
"Le système de retraite par points, j’y suis favorable, mais il ne faut pas faire croire aux Français que ça va permettre de régler le problème des retraites. Le système par points en réalité ça permet une chose, qu’aucun homme politique n’avoue. Cela permet de diminuer chaque année la valeur des points et donc de diminuer le niveau de pensions", a admis François Fillon dans une vidéo reprise en boucle sur les réseaux sociaux, rappelle 20 minutes.
De quelle manière ? Pour ajuster l’équilibre financier du système des retraites, le gouvernement dispose de trois leviers : augmenter les cotisations, jouer sur l’âge légal ou la durée de cotisation et enfin baisser les pensions. Étant donné que le futur régime universel sera à cotisation définie, ces mesures se feront automatiquement via l’âge d’équilibre.
Réforme des retraites : tout dépendra de l’âge d’équilibre
Pour Mickaël Zemmour, maître de conférences en économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, tout dépendra en effet du mécanisme d’âge d’équilibre qui consiste à mettre une décote sur votre pension si vous partez avant.
Il explique en effet dans les colonnes de Capital que "cet âge évoluera en fonction du cycle démographique. C’est un changement total de logique où la retraite serait vue comme une pseudo-épargne plutôt que comme un salaire continuel."
Ainsi, dans 20 ou 30 ans les personnes qui ne pourront pas capitaliser, verront leur niveau de vie chuter une fois la retraite venue.
Réforme des retraites : si vous partez avant, vous serez forcément perdant
Tant que vous n’avez pas atteint l’âge d’équilibre fixé à 64 ans dans le rapport Delevoye, la valeur de votre point ne sera pas acquise en totalité. "Par exemple, en 2025, date probable de l’entrée en vigueur du régime universel, le point est prévu à 55 centimes. Or, si vous partez un an avant l’âge d’équilibre, avec la décote prévue de 5%, vous ne toucherez que 95 % de ce montant. Si vous partez deux ans avant, vous toucherez 90 % de ce montant. Vous n’avez donc aucune garantie de vraiment toucher cette valeur de point, sachant que l’âge d’équilibre est amené à bouger en fonction de la démographie", explique l’économiste à Capital.
Le montant de la pension dépendra également de la durée de cotisation. "Le nombre de points que vous aurez ne sera pas le même s’il est calculé par rapport à une durée de cotisation de 42 ans ou de 46 ans. En durcissant les règles avant la mise en place de la réforme, mécaniquement, au moment de la transition, on vous donnera moins de points". Ceci pourrait donc avoir une incidence sur les retraites perçues.