Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
La cinquantaine passée, l'inconscient collectif voudrait que l'on joue inéluctablement la carte de la prudence en restant à un poste que l'on occupe parfois depuis des décennies, mais sans grande conviction. Et pourtant, l'envie d'entreprendre afin de trouver une activité qui correspond véritablement à ses ambitions professionnelles n'est en aucun cas conditionnée à un âge spécifique. Il s'agit d'une question que quantité d'actifs se posent... Et les seniors ne font pas exception à la règle. Ils seraient même potentiellement plus enclins que d'autres à vouloir créer leur propre structure, à envisager de se lancer dans l'entrepreneuriat.
Emploi des seniors : et si vous optiez pour l'autoentreprise ?
"C’est fortement possible", admet Dominique Deret, docteur en psychologie à Granville, "notamment parce que le régime d’autoentrepreneur - qui date de 2009 - est un statut extrêmement facile à mettre en place".
"Nous sommes dans un pays bien trop administratif", poursuit l'expert, "mais dans le cas de l’autoentreprise, de réels efforts ont été faits par l’Etat. Les démarches d’adhésion ou d’arrêt d'une activité sont simples. Avec l’URSSAF, il est possible de payer ses charges sociales et ses impôts en même temps. Le tout via Internet. Il existe, du reste, de nombreux statuts pour créer une entreprise. Il importe simplement de trouver la bonne formule (société, association, autoentreprise, etc.) et de s’adresser aux bons interlocuteurs à l'instar de l'Urssaf, de Pôle Emploi, de l'Apec, de la Chambre des métiers, des CCI, ou encore des pépinières d’entreprises".
Emploi des seniors : ce qui les motivent pour entreprendre
Aujourd'hui les seniors ne travaillent plus de la même façon que leurs parents. Fini les carrière de plus de trois décennies (si ce n'est plus) au sein d'une même entreprise, à œuvrer pour le compte d'un même supérieur, d'une même société. Contrairement à leurs aînés, de plus en plus de seniors se posent la question de leur place au sein de l'entreprise pour laquelle ils travaillent et de l'intérêt qu'ils ont ou non à continuer à travailler en équipe.
"Dans une société de plus en plus individualiste, certains préfèrent « écraser » les autres et se mettre en avant auprès de leur direction plutôt que de miser sur le collectif", estime Dominique Deret. Lequel concède travailler en totale autonomie depuis 15 ans. "Fini le petit chef autoritaire qui me dit ce que j’ai à faire alors que lui-même ne fait rien. Plus besoin de collègues incompétents qui vous freinent dans votre production. Au revoir les réunions interminables où chacun parle de soi et de ses états d’âme plutôt que du sujet de la réunion", lance le docteur en psychologie.
"Quand vous êtes libre entrepreneur, vous ne gagnez de l’argent que si vous travaillez. Vous pouvez réguler votre activité en fonction de vos besoins : plus d’argent, ou plus de temps libre ! Vous ne pouvez compter que sur vous-même. Vous êtes autonome. La qualité de votre prestation et la satisfaction de vos clients sont votre meilleure carte de visite", détaille-t-il.
Une autonomie que de plus en plus de seniors souhaitent découvrir. D'où leur penchant pour l'entrepreneuriat, mais pas que…
Emploi des seniors : une question d'épanouissement et de reconnaissance
Avant toute chose "l’épanouissement", tient à souligner Dominique Deret. L'expert le reconnaît. Aujourd'hui, les seniors aspirent à "faire un travail qui fondamentalement colle à leur personnalité et à leur « moi professionnel profond ». La frustration professionnelle est une sorte de petite clochette qui résonne et qui vous dit que vous n’êtes pas à votre place dans une emploi où vous dépérissez jour après jour. En créant sa propre structure, on aspire aussi à plus de responsabilité. En réalisant sa propre activité, c’est véritablement un choix de vie qui s’impose. Vous vous fixez et vous vous imposez vos propres règles, votre propre emploi du temps, vos propres objectifs à la taille de vos ambitions".
Autre point fondamental : la reconnaissance. Selon le docteur en psychologie, dans le cadre de bilans de compétences par exemple, "l'un des critères le plus souvent associé à l’idée de reconversion n'est autre que le manque de reconnaissance de l’employeur".
Et de conclure : "En créant votre propre structure, notamment s'il s'agit de structures à taille humaine, la reconnaissance, ce sont vos clients qui vous l’offrent : ils reviennent, vous recommandent. Le bouche-à-oreille, ainsi que la visibilité sur Internet constituent indéniablement les meilleurs facteurs de promotion".