De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le 3 mai 2007, Maddie McCann, 3 ans, disparaissait dans d’étranges circonstances. Alors que ses parents dînaient dans un restaurant du complexe touristique de Praia Da Luz, au Portugal, la petite fille, laissée dans leur chambre sans surveillance, avait mystérieusement disparu. Depuis, impossible de la retrouver. Après de multiples rebondissements, l’enquête continue de botter en touche.
Froide et distante, la mère de Maddie est la coupable idéale pour les internautes
Une disparation qui a ému de nombreux internautes à travers le monde. A l’époque, les parents de la petite Maddie avaient mis en place une campagne médiatique inédite afin de mobiliser un maximum de personnes pour les aider à retrouver leur fille. Le couple avait notamment lancé la campagne « Find Madeleine » (« trouver Madeleine », en français) et embauché un porte-parole à temps plein.
En septembre 2007, les parents de la fillette sont toutefois mis en examen par la police portugaise qui les soupçonne d’avoir accidentellement tué Maddie puis maquillé leur malheur en kidnapping afin d’éviter les ennuis. En cause : des traces de sang de la petite fille auraient été retrouvées dans leur voiture. Rapidement, les enquêteurs décident toutefois de classer l’affaire et de lever la mise en examen des parents, faute d’éléments probants.
Une mise en examen qui a laissé des traces. En effet, depuis cet incident, de nombreux internautes ont commencé à suspecter la mère, Kate McCann, d’être à l’origine de la disparition de la fillette. D’après eux, cette dernière aurait une attitude « froide » et particulièrement « distante » vis-à-vis des évènements qui la rendrait suspecte. Une accusation justifiée ?
« Si un tueur avait une tête de tueur, ça se saurait »
« Depuis l’affaire Véronique Courjault, le grand public a découvert que l’infanticide n’était pas réservé aux paumées mais que les femmes cultivées, intelligentes, socialement intégrées, pouvaient, elles aussi, tuer leurs enfants », explique Odile Verschoot, psychologue en milieu carcéral et auteure de Ils ont tué leurs enfants (Imago). Plus sarcastique, elle ajoute : « Je rencontre des tueurs tous les jours et, croyez-moi, si un tueur avait une tête de tueur, ça se saurait. En vérité, les tueurs ont la tête de monsieur ou madame tout le monde. Le fait que la mère de Maddie McCann soit froide ne veut absolument rien dire ». Des accusations qui se sont pourtant largement amplifiées après la diffusion, en 2019, d’un documentaire Netflix sur cette affaire…
Au cours de huit épisodes, le documentaire La disparition de Maddie McCann a, entre autres, exposé la théorie selon laquelle les parents de Maddie McCann avaient programmé l’enlèvement de leur propre fille. Bien que la fin du documentaire montre que les preuves ne tiennent pas la route, ce passage a suffi pour déchaîner la colère de nombreux internautes, certains n’hésitant pas à laisser des commentaires haineux sur le site « Find Maddie » ou à créer des blogs dans le seul but de mettre en cause les parents. Un déferlement de haine qui concerne principalement la mère de la fillette…
Les mères plus facilement pointées du doigt à cause d’un « vieux mythe »
Fait étonnant, le père, lui, est beaucoup plus épargné par les critiques que la mère. Pour Odile Verschoot, cela serait lié à un vieux mythe : celui de la mère nourricière. « Est-ce que la responsabilité de l’enfant appartient plus à la mère qu’au père ?, interroge la psychologue. Pour moi, il s’agit d’un vieux mythe selon lequel la sécurité et le bien-être de l’enfant sont associés à la mère, et non au père. On parle d’ailleurs beaucoup plus de la Vierge Marie que de Joseph. »
En mai dernier, un nouveau rebondissement a eu lieu dans l’affaire Maddie McCann. Les policiers allemands en charge de l’enquête ont déclaré détenir de nouvelles informations susceptibles de prouver l’implication du principal suspect, Christian Brueckner, actuellement incarcéré pour sept ans suite au viol d'une américaine de 72 ans à Praia da Luz, en 2005. En résumé, dans une affaire criminelle, mieux vaut éviter les jugements à l’emporte-pièce.
Crédit photo : ©AFP