Si vous recevez un SMS commençant par « Maman », il peut être piégéIllustrationIstock
Une nouvelle arnaque explose actuellement grâce à des SMS envoyés. Décryptage.
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Le message est simple, précis et envoyé par le biais d’un SMS a priori anodin : “Coucou maman, c’est moi, j’ai eu un problème avec mon téléphone, c’est mon numéro temporaire”. De prime abord, rien ne paraît étrange dans ce texto que vous pourriez très bien recevoir de votre fils ou de votre fille, mais, pourtant, il s’agit bel et bien d’une nouvelle arnaque mise en place depuis déjà plusieurs semaines. Si vous mordez à l’hameçon, des sommes d’argent vous seront ainsi progressivement réclamées. Voici quelques conseils pour vous prémunir de ce piège à éviter.

SMS piégé : un nouveau dispositif à craindre

Depuis plusieurs mois, des arnaqueurs ont trouvé une nouvelle technique d’approche en se faisant passer pour des enfants ayant perdu leur téléphone auprès de leur parent. La tactique est (presque) impeccable : prétendre utiliser un nouveau numéro de téléphone temporaire pour démarrer un jeu de chantage et réclamer de l’argent. C’est précisément ce qui est arrivé à une habitante du Tarn, qui a, tout d’abord, versé 4 710 euros pour régler une dette présumée, qui ne pouvait être acquittée par son fils. Comme le révèlent nos collègues du Parisien, “la victime s’était alors rendue auprès de sa banque et avait exécuté le virement vers un compte dont les coordonnées lui avaient été précisées par l’escroc”.

Le lendemain, la victime avait, à nouveau, réalisé un deuxième virement, cette fois de 7 330 euros avant de s’apercevoir, lors d’un échange de vive voix avec son fils, qu’il s’agissait d’une arnaque. Il lui a fallu, après avoir versé une somme de 12 040 euros, déposer plainte au commissariat de Castres. Fort heureusement, la banque lui a restitué la somme détournée alors que le titulaire du compte, où la somme a été virée, devrait être auditionné dans les prochaines semaines par la police.

SMS piégé : 495 000 personnes touchées

Interpellé sur ces nouvelles pratiques, le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) s’est mis à suivre l’affaire et évoque ainsi une “escroquerie de masse”, qualifiée de “bien rodée”. Les services de police estiment, dès lors, que, durant l’année 2023, 495 000 personnes ont été victimes d’abus de confiance, un chiffre “en progression régulière ces dernières années”.

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D’après les autorités, “une bonne partie de ces faits, plus de la moitié, est liée à des escroqueries en ligne, ou à partir d’hameçonnages initiés par SMS”. Selon le contrôleur général Frédéric Laissy, les arnaqueurs se basent sur des “listes de coordonnées rachetées à des prestataires spécialisés”.

SMS piégé : comment s’en protéger ?

Comme Frédéric Laissy l’explique, les auteurs de ces arnaques sont des “groupes criminels multi-activités, avec comme principale tâche l’escroquerie”. Ces filières peuvent être basées en France ou à l’étranger et réparties en “petites officines” ou de “manière éclatée”.

Pour se protéger de ces nouveaux dispositifs, il recommande de ne pas hésiter à déposer plainte. Il précise que “le signalement permettra aux forces de l’ordre de recouper les informations, de remonter la filière et faire les rapprochements entre les victimes”. Il conseille aussi de faire opposition et de changer ses mots de passe, tout en conservant les messages ou appels reçus, qui “peuvent servir comme preuves pour l’enquête”.