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“Les choses se passent bien ce matin […]. Il n'y a pas d'incident pour l'instant, on va continuer toute la journée à être vigilants pour que les élèves comprennent bien le sens de cette règle”, a déclaré lundi 4 septembre dans la matinée, la Première ministre à la presse lors d'une visite d'une école primaire à Saint-Germain-sur-Ille (Ille-et-Vilaine) en compagnie du ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a relayé l'AFP.
513 établissements “potentiellement concernés”
“Il y a un certain nombre d'établissements où des jeunes filles sont arrivées en abaya”, a-t-elle reconnu. “Certaines jeunes filles ont accepté de la retirer. Pour les autres, on va avoir des échanges avec elles, des démarches pédagogiques pour expliquer qu'il y a une loi qui s'applique, qui proscrit le port de tout signe ou tenue par lesquels les élèves manifestent une appartenance à une religion, quelle qu'elle soit", a-t-elle précisé.Gabriel Attal avait indiqué que 513 établissements étaient "potentiellement concernés" par la question de l'abaya, longue robe traditionnelle couvrante portée par certaines élèves musulmanes, après l'interdiction de ce vêtement à l'école.
Parmi les établissements concernés, le lycée technologique de Paris, dont la proviseure a glissé deux nouveaux documents dans son cartable avant de faire sa rentrée scolaire, ce lundi 4 septembre, publie ce lundi Le Parisien dans ses colonnes. “Notre hiérarchie nous a transmis une note de service, où il est stipulé qu’une élève ne peut pas aller en cours avec une abaya. Et nous avons également une lettre type signée de la main du ministre de l’Éducation nationale à envoyer aux familles”, explique cette cheffe d’établissement au même journal.
Privilégier le dialogue et la pédagogie avec équipes et élèves
À Paris et ailleurs, les recteurs ont réuni les principaux et les proviseurs pour les informer des mesures à prendre si un élève se présente avec un qamis (longue tunique portée par les hommes dans les pays musulmans) ou une élève avec une abaya (longue robe ample religieuse pour certains, culturelle pour d’autres). Et dans tous les cas, les équipes “Valeurs de la république” seront déployées dans les collèges et lycées qui pourraient en avoir besoin. Ces équipes sont constituées de personnels de l’éducation nationale chargés tout au long de l’année d’accompagner et soutenir les chefs d’établissement confrontés à des difficultés pour faire appliquer les principes de la laïcité.
“Certains élèves cherchent des variantes"
Ces premiers jours vont en tout cas faire office de test pour les personnels de direction et le ministère, qui en plus de la pédagogie surveillent également les réseaux sociaux : “Il y aura des tentatives de détournement de la règle. On voit bien que, sur TikTok, certains encouragent les jeunes filles à aller acheter des vêtements amples, et ensuite à nous présenter la facture pour prouver que ce n’est pas une abaya”, prévient Carole Zerbib, proviseure du lycée Vauquelin, dans le XIIIe arrondissement de Paris et membre du syndicat des chefs d’établissement SNPDE au Parisien.
“Certains élèves cherchent des variantes, donc ça risque d’être compliqué, poursuit-elle. Mais à côté de ça, on sent une démarche volontariste du ministère, on se sent moins seuls. “En cas de refus persistant de l’élève de se conformer aux principes de la laïcité, les personnels de direction ont pour consigne d’engager une procédure disciplinaire à son encontre.