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Dans le monde discret des micronations, la principauté d’Aigues-Mortes (Gard) est en train de se faire un nom. Mais à côté de la très chic Monaco et de la discrète Andorre, la principauté d’Aigues-Mortes a choisi un autre créneau : l’humour.
Car, oui, la "principauté" d’Aigues-Mortes n’existe officiellement que dans la tête de certains habitants, qui ont vu surgir avec amusement cette rivale de Monaco il y a cinq ans. "La principauté est née sur la base d’un canular, avec l’idée de ne pas se prendre au sérieux, explique à Planet.fr Stéphane Parys, l’attaché de presse de la principauté. Mais avec le temps, on s’aperçoit qu’il y a un véritable engouement autour de cette histoire folklorique, si bien que plus d’une centaine de personnes aujourd’hui adhèrent à la principauté."
Mais attention, l’initiative se veut également plus sérieuse. "L’objectif est de mettre en avant la cité d’Aigues-Mortes, créer de l’animation dans la ville, en promouvant les initiatives locales", explique l’attaché de presse.
Princesse Olivia-Eugénie du Fermoir de Monsac
A la tête de cette principauté qui remonte selon la légende à 1270, une famille princière un peu particulière. L’actuel couple princier est constitué du prince Jean-Pierre IV et de la princesse Olivia-Eugénie du Fermoir de Monsac. Seulement, comme vous avez pu le constater sur la photo officielle, Son Altesse Olivia-Eugénie a des traits masculins (légèrement) prononcés… Il n’empêche, le couple a eu un heureux évènement en 2009 : le petit Jean-Rosé, prêt à devenir le 23 e prince d’Aigues-Mortes.
A l’instar de Lady Di, la Princesse se montre proche de son peuple. Chaque année, sa fondation pour les œuvres sociales et culturelles remet le Prix de Constance, qui récompense un habitant ayant réalisé une action significative pour la qualité de vie et la renommée d’Aigues-Mortes.
"Aigues-Mortes, le pays où on voit la vie en rosé"
Comme dans toute principauté, la tradition est quelque chose de sacrée. Ainsi, le prince règne à vie mais peut abdiquer s’il le souhaite, comme lui autorise la Constitution d’Aigues-Mortes. Par ailleurs, les citoyens peuvent être anoblis pour pouvoir un jour prétendre faire partie de la cour princière. Comme à Monaco, la principauté d’aigues-mortaise, qui exerce sa souveraineté à l’intérieur des remparts médiévaux de la ville, est dotée de signes distinctifs : timbres, blasons, autocollants pour voiture, journal, chaîne de télévision, et une devise : "Aigues-Mortes, le pays où on voit la vie en rosé".
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La principauté a même ses propres billets. S’il y a deux ans, la "Tune" était la monnaie officieuse, cette fois-ci, le "flamand" est la devise officielle. "Les billets sont à l’impression et devraient être en circulation dans pas longtemps", explique Stéphane Parys, qui précise que la création de cette monnaie locale s’est faite dans la légalité, sous l’égide d’une banque. Avec le flamand aigues-mortais (1 flamand = 1 euro), l’objectif est là encore de promouvoir la ville en stimulant l’économie locale puisque la monnaie ne peut être utilisée que dans la cité gardoise.
Des festivités chaque année
Pour divertir les sujets, la principauté organise des évènements toujours appréciés du grand public. Le plus prisé est le grand bal princier qui réunit chaque année une centaine de convives en tenue de gala, pastichant un peu plus les cérémonies des autres principautés.
Après le grand bal, c’est le concours de l’Eurovision des micronations qui anime la principauté. Selon la petite histoire, l’évènement a été instauré suite à un caprice de la princesse, déçue ne pas pouvoir assister à l’Eurovision des nations européennes. Parmi les concurrents de cette version revisitée : Aigues-Mortes, Andorre, Monaco, St Marin, Liechtenstein, Luxembourg, Malte et le Vatican.
Cette année, un grand évènement doit avoir lieu à Aigues-Mortes : la tenue du sommet de la microfrancophonie, les 23 et 24 septembre prochains. "Il s’agit de réunir des micronations francophones du monde entier, nous explique l’attaché de presse de la principauté. Chaque année, le pays hôte change."
Voilà qui devrait vous donner envie de visiter cette principauté loufoque, et si un jour l’envie vous prend d’en devenir citoyen, sachez que le seul impôt auquel vous devrez vous soumettre ne s’élève qu’à… 15 euros, par an !