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Une voix déterminée et sereine. Ce mercredi, Roger Arata, le président de la cour criminelle du Vaucluse, a interrogé Gisèle Pelicot, pour la deuxième fois depuis le début du procès. Elle s'est adressée à son ex-mari, présent dans le box des accusés, mais aussi à toutes les femmes qui ont été victimes de soumission chimique. Des mots poignants, à lire ci-dessous.
"Pourquoi m'a-t-il trahi à ce point" ?
Vêtue d'une robe noire et dans une salle qui ne désemplit pas depuis le début du procès, Gisèle Pelicot a souhaité parler à son ex-mari : "J'aimerais m'adresser à monsieur Pelicot. Je ne peux pas le regarder, car la charge émotionnelle est encore là." Cette femme de 71 ans a été droguée à son insu par son ex-mari, qui a ensuite fait appel à des dizaines d'hommes pour la violer pendant de longues années.
Gisèle Pelicot poursuit sa prise de parole : "nous avons eu 50 ans de vie commune (...) Tu as été un père intentionné, présent, à l'écoute, un homme bienveillant, de toute confiance, on a partagé nos rires et nos peines, nos vacances et nos Noël et souvent, je lui ai dit la chance que j'avais de l'avoir à mes côtés." Une description d'une vie de couple initialement saine et aimante.
Dans la salle, le ton employé évolue rapidement
Selon Mélanie Bertrand, journaliste politique présente sur place pour BFMTV, le ton change brutalement dans la salle : "Pendant 4 ans, je me suis préparée à ce procès, mais aujourd'hui, je n'ai toujours pas la réponse du pourquoi ni comment ma vie a basculé, comment a-t-il pu faire rentrer des hommes dans notre chambre à coucher pour me violer, pourquoi m'a-t-il trahi à ce point, pour moi cette trahison est incommensurable, je suis une femme totalement détruite, ma vie a basculé dans le néant" évoque-t-elle, non sans émotion. À aucun moment, les regards du couple ne se sont croisés.
Madame Pélicot s'est également adressée aux victimes de viols, ainsi qu'aux compagnes qui défendent encore aujourd'hui leur compagnon ayant violé la septuagénaire.
Un message adressé à toutes les femmes
Depuis le début du procès, Gisèle Pélicot a "entendu ces femmes, mamans, ses sœurs qui disent que leurs proches, les accusés, sont des hommes exceptionnels. Moi aussi, j'avais le même à la maison. Le violeur n'est pas celui qu'on rencontre dans un parking, tard le soir. Il peut être aussi dans la famille, parmi les amis" confie madame Pélicot, selon les propos rapportés par France TV. Elle a par ailleurs apporté une réponse aux questions inquisitrices la concernant.
"On m'a dit que j'étais complice, consentante"
Rapidement après le début du procès, Giselle Pelicot a dû faire face aux accusations, généralement tournées autour du consentement lors des allées et venues des hommes inconnus qui venaient chez elle : "On m'a dit que j'étais complice, consentante. On a même essayé de me dire que j'étais alcoolique. Il faut être solide pour être devant cette cour criminelle."
Aujourd'hui, la septuagénaire souhaite faire "avancer cette société", en encourageant les femmes victimes de soumission chimique à agir : "Je veux que ces femmes victimes (...) n'aient plus honte. Qu'elles se disent 'madame Pelicot l'a fait, on peut le faire aujourd'hui". Le procès continue, la date du jugement de la cour criminelle départementale du Vaucluse est actuellement fixée au 20 décembre 2024.