Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Une arnaque sur plusieurs semaines, pour laquelle il est difficile d'en sortir. Dimitri avait 23 ans lorsqu'il a perdu plusieurs centaines d'euros après avoir acheté des écouteurs sans fil. Pour Planet, il raconte cette histoire pour le moins étonnante.
Des écouteurs qui lui ont finalement coûté 3 fois plus cher
Conseiller de vente dans un magasin d'électroménager et originaire du Poitou-Charentes, Dimitri achète des écouteurs sans fil à 150 euros. Satisfait de son achat, et pour s'assurer de les conserver le plus longtemps possible, il apprend qu'il a la possibilité de souscrire à des assurances, censées lui permettre de nombreux avantages, comme du cashback (service permettant de récupérer un pourcentage de vos dépenses via un virement ou du crédit).
Dimitri retourne en magasin et se voit alors proposé par une vendeuse pas moins de quatre assurances (Hubside, Serena, Cyrana et Celside), permettant de récupérer de l'argent sur ses nouveaux écouteurs : "tant qu'à faire, autant se faire partiellement rembourser. J'allais pouvoir être couvert en cas de perte, de vol ou encore de casse en souscrivant à cela, je me suis dit, pourquoi pas, la dame avait lourdement insisté pour que je prenne ces offres" se remémore-t-il. Le vingtenaire disposait de 30 jours pour se rétracter, l'occasion était trop bonne pour ne pas en profiter.
Dimitri décide finalement de résilier les quatre assurances
Rapidement, après souscription, il se décide à résilier toutes ses assurances : "Je me suis rendu compte que je n'utilisais pas le système de cashback et que la vendeuse m'avait vendu ça pour avoir une commission". Il contacte alors les quatre organismes d'assurances. Les deux premiers résilient son abonnement dans l'immédiat. Pour les autres, les choses se compliquent.
Les deux assurances restantes tentent de le faire culpabiliser s'il résilie : "Une dame m'a baratiné le plus qu'elle pouvait, c'était du chantage, j'ai dû appeler plusieurs fois, jusqu'à tomber sur un manager qui a pu régler le problème en deux clics, mon abonnement était finalement résilié, ça m'a rassuré, j'étais désormais désinscrit de toutes les plateformes." Mais c'est à ce moment précis que les ennuis ont véritablement commencé. Des premiers prélèvements apparaissent sur le compte bancaire de Dimitri.
"Tous les 3 jours, j'avais un prélèvement de 60 euros sur mon compte"
Pour Dimitri, la désillusion commence lorsqu'il reçoit un 1ᵉʳ prélèvement de 30 euros le mois suivant estampillé "SFAM" (Société française d'assurances multirisques). Il contacte l'organisme et se fait rembourser. Le scénario se poursuit une seconde fois."Au premier prélèvement, c'était la surprise, je me suis dit qu'il y avait dû y avoir un bug, mais ça a continué : tous les 3 jours, j'avais désormais un prélèvement de 60 euros". Au téléphone, les conseillers repoussent sans cesse le problème : "il faut faire un courrier, voir ça auprès de votre banque" lui est-il indiqué.
Sans pour autant en être fier, Dimitri a décidé d'accélérer les choses en faisant ce qu'il appelle "un bluff". "J'ai rappelé la SFAM, et je leur ai dit que j'allais faire un dépôt de main courante à la police pour prélèvement illégal. "le lendemain, j'ai été remboursé et depuis, je n'ai plus aucune nouvelle, ils se sont volatilisés" ironise-t-il.
Dimitri n'a pas été la seule victime de cette supercherie. S'il a pu se faire rembourser, cela n'a pas été le cas pour tout le monde. Derrière cette arnaque SFAM, se cachent des milliers de victimes. Un procès a même lieu en ce moment même.
SFAM : un courtier en assurance placé en redressement judiciaire
L'affaire SFAM a été "un véritable séisme dans le secteur des assurances", selon les mots du site officiel signal.conso.gouv.fr. De nombreux consommateurs ont en effet dénoncé des "pratiques commerciales trompeuses, pointant du doigt des prélèvements non autorisés et des refus de remboursement". On dénombre plus de 1660 victimes et 22 millions d'euros non rendus aux clients de la SFAM à la fin de l'année 2023.
Le 23 septembre 2024, le tribunal correctionnel de Paris a ouvert le procès SFAM et de son PDG Sadri Fegaier pour "pratiques commerciales trompeuses. La peine maximale a été requise à l'encontre de Fegaier, avec une demande de 18 mois de prison ferme et des amendes importantes pour réparer les torts causés aux clients lésés."
Vous avez été victime de ces prélèvements SFAM ? Signalez-le auprès de SignalConso, véritable levier pour le droit des consommateurs.